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Appel à communications - « Écriture de la crise : dans la tourmente et au-delà. Les littératures au Canada et au Québec »

Écriture de la crise : dans la tourmente et au-delà
Les littératures au Canada et au Québec

Crisis and Beyond
The Literatures of Canada and Quebec

1re édition : 30 septembre - 2 octobre 2015, Université d’Innsbruck, Autriche
2e édition : septembre 2016, The Banff Centre, Canada

Dans la tourmente de la violence mondiale, d’agitations et de catastrophes environnementales, un sentiment de crise nous submerge. Pour Slavoj Žižek (Vivre la fin des temps, 2010), « le système capitaliste global approche un point zéro apocalyptique » sous l’effet combiné de plusieurs tendances comme « la crise écologique, les conséquences de la révolution biogénétique, les déséquilibres du système (problèmes de propriété intellectuelle; tensions à venir autour des matières premières, de la nourriture et de l’eau) et la croissance explosive des divisions et explosions sociales ». Par ailleurs, les récents efforts de théorisation dans le domaine des études sur l’affect, comme Cruel Optimism de Lauren Berlant (2011), nous invitent non seulement à repenser les liens affectifs à ce que nous considérions jadis comme la bonne vie – des attachements qui ont mené à nos crises contemporaines –, mais aussi à articuler de nouveaux modes d’être et de devenir. Les écrivains interviennent à leur tour en proposant des façons de penser et de vivre la crise. Dans l’Après-11 septembre des essais de L’horizon du fragment (2004), Nicole Brossard articule son désir de « recommencer la quête insensée de sens et de beauté » alors que d’autres écrivains font appel à la dérision, à l’humour et à l’ironie pour illustrer des façons et des manières de « réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie » (voir Nicolas Langelier, 2010 ; Nicolas Dickner, 2009).

Co-organisé par le Centre d’études canadiennes (CEC) de l’Université d’Innsbruck et le Centre de littérature canadienne (CLC) de l’Université de l’Alberta, ce colloque bilingue (anglais-français) en deux parties cherche à explorer les façons dont la crise inspire ou transforme les écrits des Premières Nations ainsi que les écrits québécois et canadiens d’expression anglaise et française, et comment les auteurs et intellectuels s’efforcent de contrebalancer les insécurités sociales, économiques et idéologiques dans lesquelles nous vivons. Existe-t-il des caractéristiques thématiques et stylistiques identifiables qui marquent l’émergence d’une littérature de crise, en crise et qui proposerait un au-delà de cette crise ? Nous visons à comprendre comment l’écriture – que ce soit sur un plan esthétique, thématique, politique ou personnel – traite du désordre mondial et quelles stratégies elle emploie pour s’élever face à la hantise d’une mort planétaire, d’un effondrement idéologique et épistémologique, d’une crise financière, du legs contemporain de l’histoire, des catastrophes naturelles, ou encore de l’âge électronique. Comment la crise peut-elle instiguer à une écriture de la mobilisation délibérée, de la résistance politique, de la transgression radicale ou de l’agentivité vis-à-vis de transformations et de changements sociaux ? L’ironie et l’humour peuvent-ils nous sauver des catastrophes et offrir à l’humanité un nouvel espoir ? Toutes les formes (fiction, poésie, essai, théorie, cinéma et théâtre) de récits de vulnérabilité, de traumatisme, de dystopie et de dépassement de la crise nous intéressent. Nous aimerions en particulier nous pencher sur des productions qui soulignent les pratiques transnationales, transfrontalières, postcoloniales, féministes ou encore transgenres des littératures québécoise, canadienne et des Premières Nations.

Nous invitons les participants à considérer – entre autres – les questions suivantes :

-Quelle est la relation entre crise et vulnérabilité, fatigue ou nostalgie ? Ces éléments peuvent-ils apparaître comme une position de connexion, d’ouverture, d’éthique et de changement social ?
-Comment les incertitudes au sujet du présent – illustrées par un sentiment de retard, de fin ou d’appréhension apocalyptique – émergent-elles dans la littérature ?
-Comment l’écriture historiographique, les témoignages et l’éthique de ces pratiques sont-ils déterminés par la crise ?
-Comment les lectures féministes, queer et transgenres reconfigurent-elles notre compréhension de la crise ?
-De quelle manière la révolution électronique dans la communication peut-elle produire un sentiment d’instantanéité, mais aussi d’anxiété vis-à-vis des territoires non cartographiés et rapidement transformés ? Quels sont les aspects positifs des méthodes modernes de communication et comment affectent-elles la production littéraire ?
-Comment le corps vit-il la crise ? Quelles sont les relations entre crise, traumatisme, écriture, corporéité, affect et incorporation ?
-Comment les littératures négocient-elles les frontières : entre local et global, entre matériel et virtuel, entre époques, entre espaces différents, entre l’humain et le non-humain ?
-La prédominance du préfixe « post » dans la critique (postmodernisme, postcolonialisme, postféminisme, postnationalisme ou plus récemment posthumain) mène-t-elle aujourd’hui vers un sentiment de la fin ou du recommencement ? Le « post » annonce-t-il la création de paradigmes poétiques et politiques nouveaux ou alternatifs ?
-Quelles constructions éthiques, politiques et esthétiques émergent dans la littérature dans notre époque d’information et de surveillance ainsi que dans la critique des dommages, de la violence et de la violation des droits de la personne?
-Quelles visions d’avenir émergent dans l’écriture dystopique ? L’écriture dystopique remplace-t-elle le besoin de nouvelles utopies ?
-L’écriture de la crise au début du 21e siècle est-elle un phénomène du « premier monde » (Alfred Sauvy) ? Comment les littératures des pays développés, capitalistes et industrialisés s’étendent-elles aux expériences concrètes des Premières Nations du Canada ou du « tiers-monde » ?
-L’écriture de la crise est-elle une prérogative des privilégiés ?

Nous sollicitons le traitement de ces sujets possibles et l’utilisation de perspectives et de méthodologies comparatives, multidisciplinaires et interdisciplinaires. Aussi les méthodes de présentation sont-elles variées. Nous sollicitons des propositions de communication traditionnelle de 20 minutes, ainsi que sous forme d’exposés de 10 minutes, de tables rondes ou encore de présentations pecha kucha.

Les propositions de conférence ou d’ateliers (de 3 à 4 personnes) doivent se limiter à 250 mots et être écrites en anglais ou en français. Elles doivent être accompagnées d’une courte biographie (50 mots) et soumises à Ursula Moser (ursula.moser@uibk.ac.at) et Marie Carrière (carriere@ualberta.ca) avant le 1er janvier 2015.

Organisatrices
Ursula Moser, Directrice du Centre d’études canadiennes, Université d’Innsbruck, Directrice du département des langues et littératures romanes
Marie Carrière, Directrice du Centre de littérature canadienne, Université de l’Alberta

Comité scientifique 2015
Birgit Däwes, Université de Vienne
Kit Dobson, Université Mont Royal
Doris G. Eibl, Université d’Innsbruck
Evelyne Gagnon, Université de l’Alberta
Adrien Guyot, Université de l’Alberta
Libe Garcia Zarranz, Université d’Innsbruck
Gudrun M. Grabher, Université d’Innsbruck
Daniel Laforest, Université de l’Alberta
Birgit Mertz-Baumgartner, Université d’Innsbruck
Katharina Pöllmann, Université d’Innsbruck
Helga Ramsey-Kurz, Université d’Innsbruck
Srilata Ravi, Université de l‘Alberta

Le premier colloque aura lieu du 30 septembre au 2 octobre dans la somptueuse ville historique d’Innsbruck, située dans une vallée au cœur des Alpes dans l’ouest de l’Autriche, à proximité des frontières allemandes et italiennes. Pour des renseignements au sujet du Centre d’études canadiennes de l’Université d’Innsbruck, veuillez visiter www.uibk.ac.at/canada.

Le second colloque aura lieu au Banff Centre en septembre 2016. Un appel de textes distinct circulera. Situé dans le parc national de Banff, surplombant le paysage magnifique des montagnes Rocheuses, le Banff Centre s’impose comme un lieu sans équivalent pour la création artistique et la recherche dans toutes les disciplines au Canada et sur la scène internationale. Pour des renseignements au sujet du Centre de littérature canadienne à l’Université de l’Alberta, veuillez visiter www.abclc.ca/fr.

 

CALL FOR PAPERS

Crisis and Beyond
The Literatures of Canada and Quebec

Part 1: 30 September – 2 October 2015, University of Innsbruck, Austria
Part 2: September 2016, The Banff Centre, Canada

In the midst of global violence, unrest, and environmental disaster, a sense of crisis encapsulates us. According to Slavoj Žižek in Living in the End Times (2010), “the global capitalist system is approaching an apocalyptic zero point,” comprised of “the ecological crisis, the consequences of the biogenetic revolution, imbalances within the system itself (problems with intellectual property; forthcoming struggles over raw materials, food and water), and the explosive growth of social divisions and exclusions.” On the other hand, recent theorizations in the field of affect studies, such as Lauren Berlant’s Cruel Optimism (2011), prompt us not only to rethink our attachments to previously held notions of the good life – attachments that have led to our contemporary crises – but to articulate new modes of being or becoming. Writers in turn intervene in ways of thinking about and relating to a time of crisis. In the post-9/11 backdrop of the critical essays of L’horizon du fragment (2004) Nicole Brossard articulates her “desire to take up again the senseless quest for meaning and beauty” while other writers rely on derision, humor, and irony to show ways and means of “how to succeed in one’s hypermodernity and save the rest of one’s life” (see Nicolas Langelier, 2010; Nicolas Dickner, 2009).

Organized by the Canadian Studies Centre (CSC) at the University of Innsbruck and the Canadian Literature Centre (CLC) at the University of Alberta, this two-part bilingual (English-French) conference seeks to explore how crisis directs or transforms First Nations, Québécois, and Canadian writings in English and French, and how authors and intellectuals endeavour to counterbalance the social, economic, and ideological insecurities we live in. Are there identifiable thematic or stylistic characteristics that mark a literature of crisis, in crisis, and leading beyond it? We seek to understand how writing deals – on either an aesthetic, a thematic, a political, or a personal plane – with global disorder and which strategies it employs to stand up against the hauntings of planetary death, ideological and epistemological collapse, financial breakdown, the contemporary legacies of history, environmental disaster, or the electronic age. How can crisis merge, through writing, with deliberate mobilization, political resistance, radical transgression, and agency towards social change and transformation? Can irony – or even humor – counterbalance disaster and give humanity new hope? We are interested in all forms of narratives (fictional, poetic, non-fictional, theoretical, cinematic, performative) of vulnerability, trauma or dystopia, and in ways that lead beyond crisis. Of particular interest are productions that reveal First Nations, Québécois, and Canadian literatures as transnational, cross-border, postcolonial, feminist, or transgender practices.

Among other related lines of critical inquiry, participants are encouraged to consider the following questions:

-What is the relationship between crisis and vulnerability, fatigue, or nostalgia? Can these elements figure as a position of connection, openness, ethics, and social change?
-How do uncertainties about the present – conveyed through a sense of lateness, ending, or apocalyptic apprehension – emerge in literature?
-How are historiographical writing, testimony, and the ethics of those practices determined by crisis?
-How can feminist, queer, and transgender readings reconfigure our understanding of crisis?
-How does the electronic shift in communication produce a sense of instantaneity and anxiety of unmapped and rapidly transformed territories? What are the positive effects of modern communication methods and how do they affect literary production?
-How does the body experience crisis? What are the relationships between crisis, trauma, writing, corporeality, affect, and embodiment?
-How do literatures negotiate boundaries: between the local and the global, between material and virtual environments, between different times and spaces, between the human and the non-human?
-Does the critical predominance of the prefix “post” (postmodernism, postcolonialism, postfeminism, postnationalism, or more recently, posthuman) figure today as a sense of an ending or of a dawning? Does the “post” announce the creation of new and alternative poetic and political paradigms?
-What new ethical, political, and aesthetic constructions emerge in literature in an age of information and surveillance and in the very decry of damage, violence, and the violation of human rights?
-What new futurities emerge from dystopian writing? Does dystopian writing substitute the need for new utopias?
-Is the writing of crisis at the beginning of the 21st century a “First World” (Alfred Sauvy) phenomenon? How do the literatures of the so-called developed, capitalist, and industrial countries extend to concrete experiences of Canada’s First Nations and of the so-called “Third World”?
-Is crisis writing a prerogative of the privileged?

In the treatment of any of these possible and other related topics, we encourage comparative, multidisciplinary, and interdisciplinary perspectives and methodologies. We invite proposals of traditional 20-minute papers as well as other forms of presentation such as short 10-minute position papers, panel discussions, or pecha kucha presentations.

Conference or 3-4 people panel proposals (250 words), in English or French, with a short biographical note (50 words), should be submitted to Ursula Moser (ursula.moser@uibk.ac.at) and Marie Carrière (carriere@ualberta.ca) by January 1, 2015.

Organizers
Ursula Moser, Director, Canadian Studies Centre, University of Innsbruck, Chair of the Department of Romance Languages and Literatures
Marie Carrière, Director, Canadian Literature Center/Centre de littérature canadienne, University of Alberta

Conference Committee 2015
Birgit Däwes, University of Vienna
Kit Dobson, Mount Royal University
Doris G. Eibl, University of Innsbruck
Evelyne Gagnon, University of Alberta
Adrien Guyot, University of Alberta
Libe Garcia Zarranz, University of Innsbruck
Gudrun M. Grabher, University of Innsbruck
Daniel Laforest, University of Alberta
Birgit Mertz-Baumgartner, University of Innsbruck
Katharina Pöllmann, University of Innsbruck
Helga Ramsey-Kurz, University of Innsbruck
Srilata Ravi, University of Alberta

The first symposium will take place in the beautiful historic city of Innsbruck from September 30 to October 2, 2015. Innsbruck is situated in the valley of the river Inn at the heart of the Alps in the west of Austria. It is close both to the Italian and to the German borders. For further information concerning the Canadian Studies Centre of the University of Innsbruck please consult www.uibk.ac.at/canada.

The second symposium will take place at the Banff Centre in Canada in September 2016. There will be a separate call for papers. Situated in the Banff National Park, surrounded by the magnificent scenery of the Rockies, the Banff Centre is a unique place to promote the arts and all scientific disciplines on a Canadian and on an international level. For further information concerning the Canadian Literature Centre of the University of Alberta please consult www.abclc.ca.

Participation / Organisation

Organisateur non-membre
Organisateur non-membre
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