Propulsé par Drupal

Prix Gabrielle-Roy 2013 / Gabrielle Roy Prize 2013

Author : Marion Sénat
Date : Jun 03, 2014
Category :
Comment : 0
13
Annonce

L’Association des littératures canadiennes et québécoise (ALCQ) est heureuse d’annoncer que le gagnant du Prix Gabrielle-Roy 2013 (section francophone), qui récompense chaque année le meilleur ouvrage de critique littéraire écrit en français, est Simon Nadeau pour L’Autre modernité, paru aux Éditions du Boréal dans la collection « Liberté grande ». Le jury était composé cette année de Ching Selao (Université du Vermont), Jimmy Thibeault (Université Sainte-Anne), et Maïté Snauwaert (Université de l’Alberta). Il a sélectionné le livre de Simon Nadeau parmi les dix ouvrages reçus.

Le jury a voulu récompenser les qualités d’écriture de cet essai au sens fort, dans lequel l’auteur propose une réflexion personnelle et critique sur la modernité. Revenant à des textes d’auteurs ignorés ou mésestimés de la littérature canadienne-française, Simon Nadeau met en valeur une « autre modernité » qui serait celle d’avant la Révolution tranquille. Cette réévaluation, opérée à la lumière d’œuvres majeures de la littérature européenne et américaine, ouvre à une redéfinition du moderne comme recherche souveraine et individuelle du sens, critique de l’individualisme en son sens le plus restreint, et du mythe « moderniste » promu par l’accélération économique et technologique des sociétés occidentales contemporaines. Porteur d’exigence et d’espoir, l’essai jette un regard sévère et lucide sur le défaut de pensée de la culture moderne au Québec, tout en montrant à quel point les germes d’une telle modernité y sont depuis longtemps présents. Le jury a voulu souligner également la pertinence et l’excellence des titres de la collection « Liberté grande » des éditions du Boréal, qui apportent une respiration bienvenue à la critique littéraire.

Le jury tient aussi à féliciter les deux finalistes du Prix Gabrielle-Roy 2013 : Marilyn Randall pour Les femmes dans l’espace rebelle. Histoire et fiction autour des rébellions de 1837 et 1838, Éditions Nota Bene, coll. « Convergences » ; et Nathalie Watteyne pour le premier volume des Œuvres complètes d’Anne Hébert. I. Poésie, suivi du Dialogue sur la traduction à propos du Tombeau des rois par Patricia Godbout, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde ».

Le jury a estimé que l’originalité de l’étude de Marilyn Randall se situe dans la richesse et la pertinence de son analyse des espaces rebelles des femmes à travers la période des rébellions (espaces discursif, épistolaire, imaginaire). La qualité d’érudition et la rigueur scientifique de cette véritable enquête se donnent à lire dans une captivante mise en récit de l’archive historique, qui contribue de façon majeure à la compréhension de l’image de la femme dans la mentalité canadienne-française puis québécoise des XIXe et XXe siècles. En particulier, l’étude de la correspondance entre Julie Papineau et Louis-Joseph Papineau met habilement en évidence la porosité des frontières entre sphères privée et publique, domestique et politique.

La superbe édition critique de la poésie d’Anne Hébert, sous la direction de Nathalie Watteyne, permet d’aborder pleinement dans l’œuvre d’une des figures incontournables de la littérature québécoise. L’introduction, qui retrace les points essentiels du parcours biographique et littéraire de l’auteure et les lignes fortes de la réception de son œuvre, constitue un point d’entrée fort dans l’univers d’Anne Hébert. La présentation de chaque recueil, et un appareil critique rigoureux, offrent ensuite une analyse fine de l’œuvre poétique. L’élégance de l’ouvrage en même temps que son caractère éminemment lisible, pour lesquels les Presses de l’Université de Montréal méritent d’être louées, contribuent à faire de ce premier volume de la série des œuvres complètes un grand livre de lecture, en même temps qu’un ouvrage de référence incontournable.

 

 

The Association of Canadian and Quebec Literatures is pleased to announce that the winner of the 2013 Gabrielle Roy Prize (English section), which each year honours the best work of Canadian literary criticism published in English, is Paul Martin for Sanctioned Ignorance: The Politics of Knowledge Production and the Teaching of Literatures in Canada, published by the University of Alberta Press. The book was chosen by a jury composed of Tanis MacDonald (Wilfrid Laurier University), Karis Shearer (University of British Columbia, Okanagan) and Jason Wiens (University of Calgary), from among twenty-one books submitted for the prize.

The jury members recognize Sanctioned Ignorance as a book that takes as its goal the troubling of our understandings of teaching Canadian literature in order to call for a greater complexity in canonical and divisional studies and challenge current systems of knowledge production in the study of Canadian literatures in post-secondary institutions. The task Martin undertakes, a reading of the literary landscape through the politics of context, pedagogy, and cultural dissemination, demands attention to the rich and too-often effaced legacies of diasporic, Francophone, and First Nations writers on the way to advocating a more expansive Canadian literary study that is no longer “a prisoner of its own amnesia.” The committee was unanimous in their admiration for Martin’s vital and far-reaching questions about the protocols and pitfalls of creating a Canadian national literature for the future.

The jury would also like to congratulate the three other finalists in this year’s competition, and to note that this was an extremely competitive year for the Gabrielle Roy Prize. Also shortlisted for the Prize were: Gregory Betts for Avant-Garde Canadian Literature: The Early Manifestations (University of Toronto Press); Jody Mason for Writing Unemployment: Worklessness, Mobility, and Citizenship in Twentieth-Century Canadian Literatures (University of Toronto Press); and Lorraine York for Margaret Atwood and the Labour of Literary Celebrity (University of Toronto Press).

Gregory Betts’ book offers a long overdue discussion of avant-garde traditions as they have appeared in Canada, and also examines avenues of political and cultural resistance to reading the avant-garde as part of our national literature. Beginning with the literature of cosmic consciousness from the beginning of the twentieth century, Avant-Garde Canadian Literature considers a historical arc of more than a hundred years, and Betts debates the varying potentials for avant-garde aesthetics to perform literary and other revolutionary work and, in the process, makes us re-consider the literary history we thought we knew.

Jody Mason’s Writing Unemployment calls attention to the sociological and economic assumptions underwriting the ideology of the English-Canadian literary canon by examining the representations of unemployment in Canadian writing from the beginning of the twentieth century to the 1970s. Reading these representations in relation to wider discursive constructions of unemployment in government policy and popular media, Mason’s work casts new light on the role of worklessness in the literary nation-state and challenges the materiality of privilege in the Canadian canon.

Lorraine York’s Margaret Atwood and the Labour of Literary Celebrity is a book that delves deep into the dynamics of publication, promotion, and literary stardom in Canada, with the important bonus that it takes as its subject not only Atwood’s work in a wide variety of genres, but also Atwood as social entity, media consumer and user, and cultural commodity negotiating multiple subjectivities. The book offers an engaging narrative that follows Atwood’s personae, both electronic and in person, into the future of literary publishing.   

 

Maïté Snauwaert

Présidente du Jury, section francophone, ACQL/ALCQ

Campus Saint-Jean, Université de l’Alberta

snauwaer@ualberta.ca

 

Tanis MacDonald

Chair, English section, ACQL/ALCQ

Department of English and Film Studies
Wilfrid Laurier University

tmacdonald@wlu.ca