Notre réflexion se fonde sur l’observation de croisements entre deux paradigmes en culture populaire actuelle, soit une massification des hybridations entre les genres textuels et une revisite des identités sexuelles. D’une part, on peut assister à la refonte des archétypes à travers des phénomènes de reprise (Ghostbuster, Thor), à la création de personnages qui entrent dans des identités non binaires ou encore qui font preuve de performances révélant l’échec des idéologies. D'autre part, les codes génériques semblent se dissoudre au profit de produits culturels aux parentés multiples, tels que la fantasy à la saveur série noire (Game of Thrones) ou la fable superhéroïque aux allures d’intrigue détective (Jessica Jones). Nous nous demandons dans quelles mesures la revisite des identités de genre appellent de nouvelles formes génériques, et vice-versa.
Cette journée d’étude désire donc réfléchir aux manières dont la généricité des textes interfère avec l’idée d’une reconstruction potentielle du genre sexuel à l’œuvre dans les productions contemporaines. Depuis les années 1990, la théorie anglo-saxonne a ouvert le pas en considérant les ouvertures possibles auprès des genres de l’imaginaire. Entre autres, les recherches d’Alice Ray Helford postulent la possibilité d’une reconfiguration novatrice du genre sexuel au sein des univers fictionnels que sont la science-fiction et la fantasy. Pour Helford, la création d’univers parallèles que convoquent ces genres engendrerait un espace d’exploration des rôles et des identités de genre. À partir de là, nous proposons que cette dynamique touche désormais l’ensemble des objets culturels de l’after-pop et de leurs supports médiatiques. À l’aune de leurs hybridités plurielles, il s’agira d’explorer le spectre des réciprocités pouvant éventuellement s’établir entre le fond et la forme des objets et de leurs dérivés. Les recherches envisagées peuvent s’approcher de l’un ou l’autre des pôles relationnels tout en préservant un regard critique sur les façons dont ceux-ci communiquent. Si une partie de notre focale sera portée sur les objets, nous voulons également accorder une importance particulière à la réception et à ses résonances envers les phénomènes médiatiques.
C’est donc à travers un prisme multidisciplinaire que nous avons invité les participant.es à réfléchir aux enjeux que soulèvent la rencontre des généricités et leurs hybridations à partir des pistes de réflexion suivantes :
- Convergences génériques et médiatiques ;
- Virtualité et redéfinition des identités ;
- Recyclage, reboot, reprise ;
- La liminalité comme nouvelle hégémonie after-pop ;
- Diversité et intersectionnalité ;
- Figurations du posthumain ;
- Des communautés fictives aux communautés réelles.
L’évènement se tiendra le 2 juin 2017 à la salle J-4255 (Pavillon Judith-Jasmin) de l’Université du Québec à Montréal.
DIFFUSION EN DIRECT SUR LE SITE DE L'OIC.
Cette journée de réflexion sera la première de trois journées d’étude organisées par le groupe de recherche Rêves en boucle, recyclages en série. Réflexivité, réitération et reprise dans la fiction populaire contemporaine, et par l’équipe de la revue en ligne Pop-en-stock. Le triptyque évènementiel se déroulera au cours de l’année 2017-2018 et ouvrira la voie au colloque international Pop-en-stock 2018.
Consultez le programme de la journée en pièce jointe.
Direction scientifique
Samuel Archibald (Université du Québec à Montréal)
Antonio Dominguez Leiva (Université du Québec à Montréal)
Comité scientifique
Jean-Michel Berthiaume (Université du Québec à Montréal)
Sarah Grenier-Millette (Université du Québec à Montréal)
Philippe St-Germain (Collège Ahuntsic)
Mathieu Li-Goyette (Université de Montréal)
Megan Bédard (Université du Québec à Montréal)
Catherine Côté (Université du Québec à Montréal)
Fanie Demeule (Université du Québec à Montréal)