Activité étudiante
Colloque
Un colloque sur les nouveaux enjeux du conte, ses adaptations et réécritures contemporaines, sa place dans l'imaginaire collectif, etc.
Tout comme le conte oral varie selon les régions et les pays où il est raconté, comme le démontrent les nombreuses versions d’un même conte, il est possible de croire que le conte écrit «s’adapterait» également à l’imaginaire collectif pour en proposer des variations significatives en lien avec son époque. Lié étroitement à la société qui l’entoure, le conte serait, comme l’affirme l’ethnologue Yvonne Verdier, à la fois «savoir sur la société et savoir de la société, miroir grossissant et toujours déplacé» (Fabre-Vassas et Fabre, 1995). Dans cette perspective, l’étudier nous permettrait ainsi de questionner à la fois l’imaginaire et le réel. En outre, comme le conte, à la fois éducatif et ludique, est souvent lu aux enfants dès leur plus jeune âge, il participerait nécessairement «à la construction des jeunes générations par l’adhésion aux codes culturels, symboliques et matériels ou le rejet de ces codes» (Connan-Pintado, 2014), confirmant, en plus de sa portée sociale, sa dimension éminemment politique.
Depuis une quarantaine d’années, on remarque que le conte connaît un regain extraordinaire. Sa résurgence sur plusieurs plateformes culturelles et artistiques témoigne du désir toujours présent de sa représentation, rejoignant à présent autant d’adultes que d’enfants. Cette nouvelle production foisonnante, issue d’auteurs, d’illustrateurs, de scénaristes, et d’artistes qui se réapproprient le conte avec enthousiasme confirme que «les contes du répertoire classique [qui] inspirent les plus grands créateurs et depuis fort longtemps» (Vassalo, 2010) le font encore aujourd’hui. Au Québec, des auteurs comme Simon Boulerice, Audrée Whilelmy et Guillaume Corbeil démantèlent des contes classiques et en offrent des versions délurées ou dramatiques. En littérature jeunesse pullulent les adaptations humoristiques et détournées. Au cinéma, l’adaptation des contes connaît une véritable explosion et on ne compte plus les versions fidèles à l’œuvre originale (Cendrillon 2015, La Belle et la bête, 2017) ou détournées (Maléfique, 2014). Au théâtre, des auteurs comme Pommérat font éclater la forme du conte traditionnel, et des conteurs comme Fred Pellerin, Marc Laberge et Julie Turconi partagent leur amour pour le conte oral, qui gagne maintenant en popularité. Bref, ces manifestations traduisent un bouleversement des formes, des motifs et de la fonction du conte (Amalvi, 2008), tout en permettant un éclatement et une reconfiguration des œuvres.
En outre, le conte contemporain ne fait plus face aux mêmes enjeux qu’autrefois et, de par les nouveaux codes qu’il propose, remet en question la définition même du conte. Dans cette optique, ce colloque se propose d’interroger, à travers un spectre interdisciplinaire, la présence du conte et ses manifestations au sein de la culture contemporaine en misant sur son renouvellement, sa transformation et son hybridation, dans le but de faire émerger les principaux enjeux auxquels il est confronté.
Les communications présentées lors du colloque sont le fruit de questionnements sur l’évolution du genre du conte, les formes qu’il prend aujourd'hui, la transformation de ses codes, ses modes de représentations et ce en quoi il peut refléter ou faire réfléchir la société qui l’entoure.
Conférencier invité: Marc Laberge
Consultez le programme prévisionnel en pièce jointe.
Le colloque sera diffusé en simultané sur le site de l'OIC.
Comité organisateur:
Marion Gingras-Gagné (UQAM)
Andrée-Anne Tardy (Université Concordia)
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