Cette journée d’étude vise à réfléchir à la présence du numérique dans le roman et à ses implications sur l’imaginaire contemporain.
Les technologies numériques occupent une place de plus en plus importante dans le roman contemporain. Les nouvelles habitudes de communication du 21e siècle, largement fondées sur des échanges par le biais de courriels, de messages textes, d’entrées de blogues ou de statuts et commentaires sur les réseaux sociaux, se voient incorporées à l’intrigue, qu’elles contribuent à faire progresser. La somme d’informations accessibles aux personnages à partir d’un moteur de recherche (ou, de manière plus pointue, de compétences en hacking) permet d’intégrer des données factuelles sans recourir à une omniscience de la narration ou à une quelconque gure de spécialiste. Le rapport renouvelé au temps créé par l’exploration à rebours d’un l Facebook ou d’un compte Instagram ouvre des possibilités inédites au récit mémoriel. L’espace virtuel mais réel que déploient Google Earth ou Google StreetView invite à repenser de manière similaire la relation de voyage. Au plan thématique, ces innovations sont un prétexte à interroger les modalités contemporaines de socialité, de communication, de connaissance ou de perception, ainsi que leur incidence sur les identités et les représentations de soi. Elles suscitent également des questionnements plus vastes sur les notions de vérité et de mensonge à l’ère des ux d’information décentralisés, de même que sur les rôles et les pièges du numérique dans la prolifération de rumeurs ou l’alimentation de théories du complot. Au plan formel, l’intégration à la trame narrative de conversations ou de données telles que formatées par diverses plateformes et interfaces (Twitter, WhatsApp, Snapchat, etc.) confère à ces fragments médiatiques le statut de genre intercalaire, si ce n’est de quasi mise en abyme, dont l’écriture, la forme, le style contrastent et alimentent ceux de l’oeuvre en son ensemble.
Pour plus d'informations, et pour consulter le programme, rendez-vous sur le site de Figura-Concordia.
L'enregistrement est disponible sur le site de l'Observatoire de l'imaginaire contemporain.