De Portland à Tel-Aviv en passant par Montréal, le mouvement végane croît ces dernières années, porté par une conjoncture favorable. L’évènement, qui cherche à envisager le phénomène à partir d’une posture critique, se propose d’étudier les rapports interespèces humain-animal dans les productions esthétiques (littérature, théâtre, jeux vidéo, arts visuels, etc.) et l’imaginaire socioculturel occidental depuis le milieu du 20e siècle.
Le végétarisme n’est pas une idée nouvelle, ainsi que le démontre Renan Larue dans son ouvrage Le végétarisme et ses ennemis: 25 siècles de débats (2015). L’anthropocentrisme occidental et, dans son sillage, la pensée humaniste ont toutefois positionné les humains comme une espèce supérieure, chargée de régler l’ordre du monde. Ainsi, l’humanité s’est longtemps définie, par contraste et de façon binaire, par rapport à l’animalité (Agamben, 2002). Or les mouvements environnementaliste et écoféministe ont contribué ces dernières décennies à ébranler cette certitude.
Le colloque L’animal et l’humain cherche à mettre en lumière la contribution des chercheuses et chercheurs issus du domaine des arts et des lettres aux études animales – discipline en émergence depuis une cinquantaine d’années –, notamment en reconstituant un arrière-plan interprétatif. Dans les récits de mots ou d’images, les humains (ou les humanoïdes) peuvent interagir avec d’autres espèces animalières (réalistes ou fantaisistes) et engager avec elles différents types de relations, fondés sur la coopération, l’affrontement ou l’oppression. Certaines productions paraissent parfois exposer, déconstruire ou reconfigurer sur un mode métaphorique les complexes rapports de force que les hommes peuvent entretenir avec les autres animaux. Par le biais de notre évènement, nous souhaitons créer un espace de réflexion multidisciplinaire autour d’un enjeu d’actualité: les relations humain-animal à l’ère de l’anthropocène.
Vous pouvez consulter le programme sur le site internet de l'événement.