Cette conférence interroge la relation étroite qui s’établit entre les espaces interstitiels et le végétal. La plante prolifère dans chaque espace vide, dans chaque craquelure de béton; elle est utilisée pour limiter les espaces (alignement des arbres le long des rues, fossés, haies, pots de fleurs près des portes, fenêtres, balcons…). Trois femmes puissantes de Marie NDiaye (2009) et Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes d’Olivier Bleys (2015) présentent un dispositif spatial similaire dans la mesure où l’arbre situé sur le seuil se substitue à l’habitation usuelle. Il semble constituer la véritable demeure de l’homme, dont les frontières habituelles se dissolvent grâce aux indéterminations caractéristiques du réalisme magique, ou en raison de l’attachement à un arbre séculaire.