Premier colloque international du Laboratoire de résistance sémiotique
En collaboration avec l’Association des Jeunes Chercheurs en Sémiotique (AJCS) Les 11 et 12 septembre 2014 à l’Université du Québec à Montréal, Canada
Suite à des publications telles que Pratiques sémiotiques de Jacques Fontanille, L’iconicité et ses images de Jean-François Bordron, ou Sutures sémiotiques de Herman Parret (pour ne nommer que ceux-là), on peut dire que la sémiotique fait preuve d’une volonté d’élargir ses horizons. Une volonté qui se retrouvait d’ailleurs dans la conférence inaugurale du nouveau séminaire de sémiotique à Paris, alors que Denis Bertrand souligne qu’une interrogation du métalangage sémiotique doit s’effectuer non seulement de manière interne, mais aussi de manière ouverte, ouverte aux disciplines des sciences humaines et sociales qui ont en partage l’étude des phénomènes de sens, leurs conditions de possibilité et leurs modes de réalisation à travers la diversité des langages et des interactions (http://epublications.unilim.fr/ revues/as/1419).
Loin de suggérer que la sémiotique soit sur le déclin, ces manifestations témoignent d’une nécessité de renouvellement. C’est dans cette perspective que nous proposons notre colloque autour de la notion de « résistance ». Un thème large qui ne vise pas tant à circonscrire les communications autour d’un corpus particulier, mais bien à offrir un lieu où il sera possible, voire même encouragé, d’exposer une réflexion critique tant sur la sémiotique comme champ du savoir, que comme pratique quotidienne.
Fondamentale quant au devenir des sciences, la résistance n’est pas que conservatrice. Elle est tout aussi progressive quand elle résiste à la tradition ou au paradigme dominant. Comme l’écrit Hans-Georg Gadamer dans Le problème de la conscience historique : « Toute expérience est affrontement parce qu’elle oppose du nouveau à de l’ancien et qu’on ne sait jamais en principe si le nouveau l’emportera, c’est-à-dire deviendra véritablement une expérience, ou si l’ancien, coutumier et prévisible, retrouvera finalement sa consistance. » (GADAMER, Hans-Georg. Le problème de la conscience historique, Paris, Éditions du Seuil, 1996, p. 20) Et c’est au cœur de l’affrontement entre l’actualité et la tradition, ainsi qu’entre le paradigme dominant et les champs qui l’avoisinent, que la résistance est envisagée. Dans cette optique, nous proposons trois axes autour desquels les propositions peuvent s’arrimer :
1) « Résistance et persistance » : La mise à l’épreuve de concepts sémiotiques qui se sont établis et qui s’avèrent, malgré l’émergence de nouveaux modèles, toujours pertinents. Certains font peut-être même preuve d’une certaine élasticité qui confère leur durabilité.
2) « Résistance et communauté » : L’appropriation possible de concepts appartenant à des champs connexes. Comme la résistance est un phénomène associatif, inclusif, elle invite au partage, à faire communauté. Qu’est-ce que la sémiotique peut apprendre des autres sciences, qui sont toutes autant de domaines auxquels la sémiotique peut s’intéresser?
3) « Résistance et signification » : La sémiotique a toujours proposé des modèles d’analyse pour donner sens à des objets qui résistent à la compréhension ordinaire, au sens commun. Il va donc de soi que la sémiotique fait fond sur ce qui résiste au sens, à la signification. Il serait en ce sens intéressant de présenter des objets culturels ou manifestations sociales qui résistent toujours à l’analyse, et appellent à un renouvèlement des modèles d’analyse.
Si nous aimerions que les propositions s’inscrivent dans l’un de ces trois axes, nous restons tout de même ouverts à celles qui feront preuve d’une volonté d’engager une réflexion autour du thème de la résistance en sémiotique. Sans vouloir être restrictif, ce colloque désire accorder l’opportunité à de jeunes chercheurs, provenant de tout champ scientifique, d’exposer la portée sémiotique des problèmes sur lesquels ils travaillent. Ce sera ainsi l’occasion de prendre le pouls des diverses résistances avec lesquelles nous devons composer, et surtout d’offrir un lieu privilégié où le dialogue interdisciplinaire sera maintenu.
Les propositions de communication (3000 signes espaces comprises), comportant nom, prénom, affiliation(s) institutionnelle(s) et coordonnées électroniques des auteurs, sont à envoyer au plus tard le 10 décembre 2013 à l’adresse suivante : colloque.semiotique.2014@gmail.com.
Nous vous ferons part des résultats début janvier 2014.
Comité scientifique : Anne Beyaert-Geslin, Amir Biglari, Francis Gauvin, Maxime Plante, Sylvano Santini et Catherine Saouter