Appel à communication
Lundi 16 mars et mardi 17 mars 2020
Université du Québec à Montréal
Dans le cadre des travaux de l’équipe «L’art en procès»
Ce colloque a pour vocation de faire dialoguer des juristes et des chercheurs en sciences humaines autour de l’art, de son interprétation et de ses droits. Il émane d’un groupe de recherche franco-québécois, «L’art en procès», qui réunit des juristes, des linguistes et des littéraires œuvrant respectivement en droit pénal canadien et droit de la presse, en linguistique légale et en analyse du discours, en stylistique et en histoire et sociologie de la littérature. Depuis 2016, ces chercheur.e.s croisent leurs expertises pour analyser, en commun, des procès intentés à l’art, dans les tribunaux comme dans l’espace public. Dans la continuité des travaux de l’équipe, le colloque sera l’occasion de confronter les outils et les procédures herméneutiques du droit, des études littéraires, de la linguistique, de la sociologie et de l’histoire de l’art, etc.
La formation de l’équipe interuniversitaire «L’art en procès» comme la création récente d’une École d’été en linguistique légale (UQTR/U. Savoie-Mont-Blanc) et d’un séminaire interdisciplinaire «Droit et Littérature» (Sorbonne Université), ou encore l’appel conjoint des Cahiers de droit (U. Laval) et Communitas (UQAM) sur le thème «Société et droit», montrent un intérêt croissant pour des collaborations entre les sciences humaines et le droit dans l’espace francophone. Si la tradition anglo-saxonne de réflexion autour de la thématique «Littérature et droit» a permis l’éclosion de nombreuses études, voire de revues dédiées à la question, le domaine reste peu développé dans la recherche francophone. En outre, les études sur la représentation de la loi dans la littérature ou sur le droit comme littérature ont davantage concentré l’attention des chercheur.e.s que les enquêtes visant à faire dialoguer les catégories et les modes de lecture du droit et des études littéraires, qui est la perspective adoptée par l’équipe «L’art en procès». De la même manière, alors que la forensic linguistics a vu éclore de nombreuses recherches (Coulthard et Johnson, Cotterill, Shuy), la linguistique légale reste peu développée dans le domaine francophone (Lagorgette). Ce décalage s’observe aussi dans les tribunaux: ainsi, au Québec comme en France, il demeure fort rare que les spécialistes de la littérature et de la langue soient sollicités à titre d’experts ou témoins spécialistes (Denault, Rioux-Turcotte).
Ce colloque voudrait ainsi rassembler les chercheur.e.s qui travaillent dans une perspective interdisciplinaire ou pluridisciplinaire sur l’art et le droit, en proposant un bilan des travaux déjà menés et en cartographiant les recherches actuelles, en particulier mais non exclusivement, celles qui se développent depuis quelques années dans l’espace francophone.
Les propositions de communication pourront s’inscrire dans différents axes:
- Histoire des courants Littérature et droit, Linguistique légale, Loi et Société et, plus particulièrement, leur apport à la compréhension de la liberté de création;
- Les notions telles que la fiction, le plagiat, l’originalité, la signature, la création, l’intention, etc., au prisme du droit et des sciences humaines;
- Les conflits de normes entre le champ juridique, le champ artistique et l’espace public;
- Comparaison des procédures herméneutiques du droit et des sciences humaines;
- Les procès intentés à l’art;
- L’expertise linguistique, littéraire et artistique dans les tribunaux à l’occasion des procès intentés à l’art.
Les propositions de communications devront comprendre un titre, un résumé d’environ 300 mots et être accompagnées d’une courte notice biobibliographique. Prière de bien vouloir nous les faire parvenir au plus tard le 31 août 2019 à l’adresse suivante: mathilde.barraband@uqtr.ca.
Le comité organisateur: Anna Arzoumanov, Mathilde Barraband, Geneviève Bernard Barbeau et Marty Laforest (Sorbonne Université et UQTR).
Consultez l'appel complet en pièce jointe.
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