Champ d’études foisonnant durant de nombreuses années, les écritures migrantes ont marqué la scène littéraire québécoise des années 1980 et 1990. Cependant, cette appellation est de plus en plus délaissée par le milieu littéraire au profit d’autres expressions telles la transmigrance (Dupuis, 2006) et la transnationalité (Paterson, 2008) qui représenteraient mieux la réalité québécoise actuelle. Ceci s’attribuerait à un déplacement des thèmes qui caractérisaient ces écritures, notamment la mémoire, le lieu, l’exil et l’identité, vers des récits d’écrivain.e.s d’ici et d’ailleurs. Partant de ces considérations, ce colloque entend essentiellement étudier la migrance comme un déplacement, « un passage à l’autre, un mouvement transgressif de l’Un vers l’Autre » (Ouellet, 2005), mais aussi comme un projet d’écriture, notamment avec la pratique de la réécriture féminine qui témoigne du déplacement d’un texte vers un autre. L’écrivaine Abla Farhoud disait : « Écrire est une migration symbolique, c’est un chemin que l’on prend, on ne sait pas où on va arriver, on ne connaît pas le pays d’arrivée » (Farhoud, 2000). Ainsi, la migrance ne serait plus qu’un état propre à l’écrivain venant d’ailleurs, mais pourrait être perçue comme un trait littéraire, un fonctionnement discursif rendant compte du déplacement et de la différence (Labelle, 2007).
C'est donc dans ce contexte que ce colloque souhaite offrir un espace de réflexion sur les migrances au féminin et les différentes formes qu’elles peuvent prendre. Des femmes ont évidemment marqué le milieu littéraire québécois avec des œuvres dont les thématiques s’apparentent à la migrance, Régine Robin, Ying Chen et Abla Farhoud pour ne nommer que celles-là, mais ce colloque désire approfondir la discussion et l’ouvrir à l’étude de la spécificité de la migrance au féminin et à ses manifestations dans les écrits, les narrations et les personnages féminins. Par conséquent, c’est selon une orientation féminine, voire féministe, que cette question sera abordée.
Les propositions de communications, d’un maximum de 300 mots, et les notices biobibliographiques (affiliations universitaire et départementale, cycle d’étude, réalisations) devront être envoyées au plus tard le 9 janvier 2017 à : migrances@gmail.com. Les communications seront d’une durée de 20 minutes et seront suivies d’une période de questions et d’échanges de 10 minutes.
Le colloque aura lieu les 6 et 7 avril 2017 à l'Université du Québec à Montréal.
Comité organisateur :
Marie-Ève Fafard, CRILCQ à l’UQAM
Valérie Synotte, CRILCQ à l’UQAM
Eang-Nay Theam, CRILCQ à l’UQAM
Vous trouverez l'appel à communications complet en pièce jointe.