En quoi des pratiques dans les arts et les lettres problématisent-elles des considérations autres-qu’humaines? En retour, en quoi ces pratiques sont-elles affectées par ces considérations? Enfin, comment entretenir une disposition spéculative à l’endroit de ces enjeux interdisciplinaires et interméthodologiques? Ces questions seront au coeur de cette journée d’étude, qui sera structurée autour de deux événements: une table ronde et une séance de présentations d’affiches.
L’appellation autre-qu’humain, fondée sur les définitions interactionnelles de l’organisme, englobe les systèmes auto-catalysants (auto-poéïtiques) et adaptatifs (symbiotiques) avec lesquels les humains partagent leur existence et leur habitat: l’animal, la plante, le champignon, et des phénomènes comme la rivière qui creuse son lit, la croissance régulière d’un cristal, ou les fluctuations météorologiques. Ces autres ont toujours été des conditions au développement humain.
L’engouement autour des enjeux environnementaux dans les dernières décennies (incluant des études répétées mettant au jour la destruction anthropique des systèmes vivants, jusqu’au concept très problématique d’Anthropocène) a cependant exacerbé la conscience et l’expression de cette interrelation. Comment, alors, penser le maillage de cette situation bien concrète avec des pratiques en arts et en lettres? La question ne se pose pas tant en fonction d’un souhait que les chercheurs et praticiens fassent preuve d’une quelconque utilité sociale. Il s’agit surtout de reconnaître l’inscription réelle de leurs pratiques dans des contextes, et de spéculer sur des liens novateurs, qui rendent compte de l’autre-qu’humain, entre les arts, les lettres.