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Les cinémas de Straram - Colloque

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Appel à communication

Patrick Straram était sensible à son époque, en fixant les repères qui exprimaient le plus intensément son présent. Pour lui, l’art n’était pas séparé de la vie. Straram avait l’esprit d’avant-garde, sans pourtant vouloir ruiner le présent comme l’exigeait son ancien compagnon Guy Debord. Il aimait pourtant le cinéma de «situation» et non celui du «spectacle»: «J’aime LE BEL AGE [film de Pierre Kast, 1960] parce qu’il propose une nouvelle morale de l’amour, dans la réalité historique de notre temps. Avoir conscience des situations dans lesquelles on vit, et constamment remettre en cause la sorte d’amour qu’on veut vivre, dans ces situations, pour moi cela définit un homme qui est vivant, c’est la dialectique primordiale dont un individu qui en est prend la responsabilité.» Straram imaginait et inventait des nouvelles formes de vie, tout en reconnaissant et admirant les femmes, les hommes et les œuvres qui en faisaient de même. Son fanatisme de la musique, de la littérature et, plus encore, du cinéma était légendaire. Les cinéastes étaient, pour lui, l’un des points de repères les plus importants pour questionner et réinventer la vie, pour l’imaginer autrement, de multiples façons. Le bison ravi saisissait toutefois les effets du cinéma sur la vie avec un sens éthique aiguisé. Il aimait donc le cinéma, et pour cause: son expressivité totale, un peu comme le jazz, touchait directement l’esprit et les nerfs. Il était donc un parfait cinéphile: il voyait tous les films, en parlait, en programmait et en faisait. C'était un cinéphile lettré comme on l’était à Paris dans les années 1950 et 1960 en défendant une idée différente du septième art, proche de celle des Cahiers du cinéma. Son idéalisation élitiste n’était cependant pas prétentieuse et vaniteuse au point de la rendre futile et stérile, elle était plutôt productive et incitait à agir. On saisit les conséquences sur lui d'une telle conception du cinéma. Il comprenait cet art comme un art divers, permettant des résultats pluriels: il n’y avait pas un mais des cinémas qui le mobilisaient.

Nous consacrerons notre colloque à interroger la pluralité des engagements du Bison ravi avec et dans le cinéma. Les propositions attendues pourraient interroger les cinémas de Straram à partir d’une de ces pistes, non exhaustives, distribuées en quatre groupes: I. Genèses et origines du cinéma chez Straram ; II. Participations, soutiens et contributions au cinéma ; III. Affects et amours cinématographiques du bison ravi ; IV. Éthique et imaginaire des cinémas de Straram (voir l'appel en pièce jointe pour plus de détails).

Les propositions de communication (environ 300 mots) ainsi qu’une courte notice biographique doivent nous parvenir avant le 20 janvier 2023 aux adresses suivantes: aposto@stanford.edu, glafleur@cinematheque.qc.ca et santini.sylvano@uqam.ca

Participation / Organisation

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