Vient de paraître aux Presses de l'Université du Québec, La pyramide des souffrances dans La Joie de vivre d'Émile Zola, par Sébastien Roldan, étudiant au doctorat en études littéraires à l'UQAM et lauréat du Prix 2011 - Chercheurs auteurs de la relève.
Comment un romancier de talent intègre-t-il une philosophie au sein d’une œuvre littéraire ? Comment la fictionnalise-t-il ? Le cas de La Joie de vivre, douzième volume de la saga familiale Les Rougon-Macquart d’Émile Zola, peut nous éclairer sur ces questions. Il s’avère en effet que le chef de file de la littérature naturaliste s’est trouvé à reproduire plutôt fidèlement la philosophie d’Arthur Schopenhauer qu’il entendait au départ réfuter par cette œuvre. L’analyse du Dossier préparatoire et de la version définitive de La Joie de vivre révèle qu’une hiérarchie des douleurs, subies par les protagonistes, structure le roman tout entier : une pyramide des souffrances fidèle aux théories pessimistes anime et distribue les forces idéologiques en présence.
Dans le présent essai, il s’agit de partir en quête du sens d’un roman difficile, qui pose la question fondamentale : la vie vaut-elle d’être vécue ? En plus d’offrir une compréhension renouvelée de cette œuvre ambitieuse, l’ouvrage propose une réponse inédite et nécessaire au questionnement existentiel sous-tendu dans La Joie de vivre.