Le mot « Enquête » vient du mot latin « inquaesita » qui signifie « non encore examiné », soit ce qui mérite encore une investigation. Indices, traces, preuves, énigme, recherche, observation constituent le champ lexical d’une pratique qui peut prendre des formes extrêmement variées. Elle s’exerce parfois dans les archives et les documents, d’autres fois sur le terrain (à même la matérialité du site), d’autres fois encore auprès des individus, par le biais d’entretiens. Si l’enquête prend appui sur une documentation livresque, et une culture appropriée, elle constitue un exercice empirique qui doit s’adapter à la réalité étudiée. Pour certains, elle requiert l‘immersion. Caractérisant la recherche, elle suit des méthodes bien différentes en géographie, en sociologie ou en ethnologie, en histoire ou en archéologie. Ces manières de procéder peuvent être mises en regard d’un autre type d’enquête, policière celle-là ‒ qui, au moyen d’indices prélevés, essaie de remonter vers un coupable ‒ ou peut-être encore en rapport avec la cure psychanalytique qui s’intéresse aux symptômes d’une expérience refoulée (comme y a invité Carlo Ginzburg, 1989). On pourrait encore penser à la pratique du chasseur qui suit un gibier à partir de traces. Il existe également un journalisme dit « d’enquête » ou « d’investigation » ‒ plus particulièrement répandu aux États-Unis ‒ qui sait faire émerger des réalités qu’ignorent les reportages plus superficiels et qui implique fortement le journaliste concerné. L’enquête, c’est une praxis établie à partir de présupposés, mais s’interrogeant elle-même au contact du réel ; elle constitue donc une forme de cheminement. C’est également la restitution de cette pratique au travers d’une « mise en intrigue » ‒ dont les normes ont été différemment codifiées selon les époques et selon les domaines disciplinaires. Formes de l’expérience et formes du récit de l’expérience sont intrinsèquement liées.
Ce sont les échanges, les transferts et les contaminations entre le champ des arts et celui des sciences humaines ‒ en ce qui concerne les formes de l’enquête ‒ que ce colloque entend interroger en profondeur.
Calendrier:
- Propositions à soumettre pour le 15 novembre 2016 au plus tard à l’adresse suivante : martine.patsalis@univ-st-etienne.fr (voir fiche de proposition de communication jointe)
- Programme établi avant le 31 décembre 2016
- Colloque les 6, 7 et 8 avril 2017
- Publication des Actes chez Filigranes éditions avant la fin 2017
Consultez l'appel complet en pièce jointe.