Colloque international, 13 - 14 juin 2019
Université Ouaga 1 Pr Joseph KI-ZERBO
Ouagadougou, Burkina Faso
Étudier la culture, notamment selon le principe différentiel et suivant les grandes avenues qui ont marqué la distinction entre les grandes aires au plan mondial, n’est pas un fait nouveau, loin s’en faut. Ce regard marqué par la recherche de la différence à des fins d’une taxinomie qui plaçait l’Occident en haut de l’échelle et lui conférait ipso facto le rôle judicatif face à tout ce qui n’était pas occidental a longuement été débattu et battu en brèches. Cependant, les approches culturalistes d’antan se sont inscrites dans des visées qui n’ont de commun avec ce qui s’est produit à partir des années 1950, et surtout 1960 à Birmingham et qui s’est répandu dans le monde sous l’appellation Cultural Studies, que la culture, et là encore… Depuis l’époque du Centre for Contemporary Cultural Studies, les programmes d’études ou les sciences, ayant pour principal objet d’investigation la culture, se sont diversifiées et institutionnalisées à des degrés variables selon les contextes linguistiques et nationaux, les traditions de recherche et les champs institutionnels, tous paramètres qui exigent que l’on se garde bien de considérer sans nuance Cultural Studies, Kulturwissenschaft(en), Études culturelles, pour ne citer que ces déclinaisons.
Cependant, les études de la culture ne se sont pas toujours faites dans cette genèse qui, disons-le, s’est dessinée au sein des grandes institutions de recherche européennes et nord-américaines, pour donner lieu aux cousinages dont témoignent à différents niveaux les déclinaisons nuancées des Cultural Studies dont il a été fait mention précédemment. C’est ce constat qui justifie l’attention particulière que nous accordons aux études culturelles africaines dans le présent ouvrage. En effet, dans le contexte africain, on pourrait penser que les figures de l’altérité construites à partir de l’a priori de la négation/péjoration des cultures du continent dit noir, ont d’office inscrit la culture au coeur des enjeux et en ont fait un passage obligé des travaux que les chercheurs et intellectuels africains ont développés à leur tour sur les liens entre l’Afrique et le reste du monde, à commencer par l’Occident colonisateur. Il faut noter que la conjoncture favorable à une systématisation des études culturelles africaines s’est constituée depuis des précurseurs comme Dim Dolobson Ouédraogo, (L’empire du Mogho, 1932; Les secrets des sorciers noirs, 1934), mais aussi avec les travaux majeurs des tenants de la négritude comme Léopold S. Senghor (Liberté I: Négritude et humanisme, 1964; Liberté 5. Le dialogue des cultures, 1993), ceux de chercheurs ayant fortement participé à l’émergence des études africaines en général comme Janheinz Jahn ou Lilian Kesteloot, avec – faut-il le rappeler - le point tournant que fut le colloque de Yaoundé en avril 1971 invitant les critiques à faire la part belle aux peuples africains et à leurs cultures dans la recherche.
Le présent appel à communications emprunte trois avenues, dans lesquelles nous espérons voir s’inscrire les contributions :
1. Étudier la culture - Enjeux: Cet axe se destine à l’exploration des enjeux de natures évidemment diverses liés à l’étude de la culture. Quelles sont les implications ou les nécessités de l’étude de la culture, notamment en contexte africain? Cette question, certes vaste, ouvre cependant la voie à des pratiques structurantes, des débats identitaires, des politiques et donc des dimensions institutionnelles, académiques et non-académiques dans des contextes nationaux et des aires linguistiques sur ce qu’implique l’étude de la culture.
2. Approches: Dans la mesure où les Cultural Studies ont été marquées, dès le départ, entre autres par une perspective peu soucieuse des frontières disciplinaires, il devient incontournable de consacrer un axe du colloque aux modes d’appréhension, aux champs et objets d’application et aux manières de lire, suivant la perspective des études culturelles. Qu’elles soient dédiées à des «objets» africains ou pas, il demeure important que les études de cas se fassent dans un esprit d’exemplarité visant, explicitement ou implicitement, à donner un modèle d’analyse et d’application de méthodes particulières.
3. Horizons critiques: Ce troisième axe est de nature prospective: l’objectif du présent colloque étant de considérer de manière critique les fondements des études culturelles en Afrique en particulier, de présenter en deuxième lieu des approches de la culture, il convient de formuler des réflexions sur les possibilités de déploiement (au plan théorique et méthodologique). Il est donc évident que ce troisième axe comporte une dimension programmatique forte. Les communications qui s’y inscrivent peuvent avoir une teneur théorique, critique, ou méthodologique dans la présentation de cas particuliers dont la considération permettrait d’enrichir les études culturelles africaines. Cela s’inscrirait tout à fait dans l’esprit à tout le moins transgresssif, voire iconoclaste des Cultural Studies.
Calendrier:
15 janvier 2019: Date limite de réception des propositions de communication
NB. Les propositions sont à envoyer à la fois aux adresses suivantes:
Bazie.isaac@uqam.ca; sarehonorin@yahoo.fr; ganousley@yahoo.fr
1er février 2019: Réponse aux participants
15 avril 2019: Programme préliminaire aux participants
FRAIS DE PARTICIPATION AU COLLOQUE: 50 euros
Ces frais donnent droit à la pause-café et à la pause-déjeuner.
Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des participants.
Consultez l'appel complet en pièce jointe.