Au confluent de l'histoire culturelle et de la sociocritique, ce programme entend démontrer la persistance d'un imaginaire de la contestation radicale associé à la littérature française contemporaine, dont la scène originaire ou le souvenir fondateur, plutôt que la Grande Guerre, la Révolution d'Octobre ou la Résistance, sont les événements de Mai 68 et leurs retombées militantes pendant la décennie suivante. Ce programme se propose d'identifier les présupposés philosophiques, de reconstituer les visées idéologiques et d'évaluer la cohérence épistémologique des politiques de la littérature défendues depuis 1968 en France pour autant qu'elles articulent la défense de l'autonomie esthétique à des positions de gauche, voire d'extrême gauche, selon le principe d'une résistance de la littérature à l'égard des discours sociaux et des appareils de domination.