L'objectif principal de ce projet est de poser un regard critique sur le XVIIIe siècle canadien. Il est temps de renouveler son étude avec les outils de la critique contemporaine et dans une perspective comparatiste, en tenant compte des autres lieux où sur ce continent se manifestent des phénomènes d’émergence littéraire. Je situerai donc ces œuvres dans l'histoire culturelle de l'époque, aux confins d'autres champs de connaissance et à une époque marquée par de nombreux bouleversements (géo-politiques, identitaires, etc.). Cette société encore dépourvue d'institutions culturelles solides laisse une grande liberté d'action aux écrivains en matière de choix esthétiques. Mais, d'autre part, les « révolutions » successives auxquelles ils assistent et participent les conduit à une forme d'« engagement » dans la cité. Si cette littérature naissante est « engagée », c'est qu'elle répond naturellement aux grands enjeux sociétaux du temps : curiosité intellectuelle, soif d'émancipation, participation à la société civile. Ces écrivains souvent autodidactes pratiquent tous les genres littéraires et m'apparaissent comme des aventuriers des Lettres.