Ce projet est lié à une tentative d’élargissement aux œuvres littéraires et filmiques/médiatiques des hypothèses mises au point et validées dans le cadre de projets antérieurs sur les mythes et stéréotypes de la critiques des littératures francophones et sur la figure du peuple dans les romans et les médias francophones et sur des travaux antérieurs sur la rumeur et les stéréotypes dans les médias et les récits populaires (Naudillon, Ndiaye, Semujanga, 2004 ; 1998) selon lesquelles les figures de l’altérité inscrites dans un texte ont partie liée avec la mémoire collective en tant que thésaurus d’autres textes et images disponibles dans le discours social (Angenot, 1989 ; Bertrand, 1999) que convoque et recycle l’énonciation romanesque ou filmique/médiatique. Et dans la foulée des travaux d’Éric Landowski sur le discours social (1989), de Mudimbe sur l’invention discursive de l’Afrique (1982 ; 1988) et d’Edward Said (1980) sur l’orientalisme et ses présupposés idéologiques de l’Occident sur les autres peuples et de Fall (2005) sur l’identité comme construction discursive, on peut dire que parler de l’autre revient à tenir un discours sur ses propres valeurs, sans pour autant discerner l’identité du sujet autre. Cette problématique de l’inscription de l’autre dans les œuvres de fiction a pour objet de faire ressortir les similitudes et les dissemblances du corpus des textes francophones retenus (Afrique, Maghreb, Antilles). Ainsi, nous visons quatre objectifs spécifiques: (1) identifier les différents attributs sociaux constituant la mémoire collective, en tant que thésaurus d’images et récits en cours dans le discours social, que convoque chaque œuvre du corpus; (2) déterminer comment ils construisent le système de stéréotypes identitaires fixés par la mémoire collective dans le discours social; (3)spécifier leurs fonctions dans la construction de l’image idéalisée de soi et dans la définition négative de l’Autre et (4) comparer ces fonctions, en soulignant les similitudes et les dissemblances des corpus.