Automne 2018
Département d'études littéraires - UQAM
Ce séminaire aimerait explorer comment les habitus littéraires profondément structurés par l’ordre graphique transposent au cœur même de leur cosmologie imaginaire un système de dispositions cognitives, narratives et esthétiques ancrées dans une conscience substantiellement écrite du monde. Le travail envisagé ici vise à approfondir dans le roman spécifiquement les effets esthétiques de la «raison graphique» telle que développée par l’anthropologue Jack Goody dans son ouvrage La raison graphique. La domestication de la pensée sauvage(Minuit, 1978).
À partir, entre autres, de ses travaux, nous aimerions saisir la place de certains écrits (documents officiels, testaments, jugements, mais aussi textes idéologiques, lettres, tatouages, etc.) et leurs implications romanesque, esthétique et poétique dans divers romans du XIXe siècle. Quel mode de pensée ces écrits mettent-ils en place? Quelle forme de domination (ou idéologie) installent-ils parfois ou encore quels enjeux esthétique et poétique instituent-ils au sein de l’économie romanesque? Autrement dit qu’est-ce que «l’écrit» ou «raison graphique» implique significativement dans l’univers du roman?