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Atelier «Penser la théorie» - La pensée postmoderne et la recherche

Author : Anonymous
Date : Oct 13, 2009
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Événement

Le groupe de lecture Penser la théorie reprend ses ateliers mensuels de lecture le 15 octobre 2009 à 13 heures, salle LB 619, Département d'études françaises de l'Université Concordia. Il réunit des doctorants, jeunes chercheurs et stagiaires postdoctoraux autour des recherches théoriques au croisement de plusieurs disciplines. Lieu d'échange et de coopération, cet espace collectif d'enrichissement, de mise en pratique des acquis méthodologiques et théoriques se veut une structure articulée, complémentaire aux programmes d'études ou de recherche.

Le propos de cet atelier est d’ouvrir un dialogue sur la façon dont la pensée postmoderne influence aujourd’hui la recherche. La réflexion est proposée par Valérie Cools, Ph.D. Université  Concordia et Émilie Houssa, Ph.D. UQAM

Dans un premier temps sera discuté le texte de Jean-François Lyotard publié en 1982 dans la revue Critique « Réponse à la question qu’est-ce que le Postmoderne ? », afin de poser les grandes lignes - mais aussi les grandes idées reçues - de la pensée désignée comme postmoderne. Dans ce texte, en reprenant l’article tiré d’un discours de Jürgen Habermas sur « le projet de la modernité », Lyotard renverse les schémas communément attribués pour penser le postmodernisme et le modernisme non plus comme des projets en évolutions, mais comme un état, une situation portant en elle toute une histoire. Cette posture permet de comprendre les multiples champs investis par la pensée postmoderne. Lyotard décrit ainsi le postmodernisme comme une pensée dynamique s’opposant à la pensée dominante, c’est-à-dire comme un processus qui inscrit la vision du monde dans un mouvement constant entre postmodernité et modernité. Pour Lyotard, la pensée postmoderne n’est pas liée spécifiquement à une époque, c’est un dispositif qui va, au contraire, travailler à dépasser toute norme et tout cadre établi d’une société donnée. Ces propositions permettront d'envisager la pensée postmoderne et son influence pour la recherche dans une vision moins systématique.

Dans un second temps, une vision différente sera envisagée à travers un extrait des Temps hypermodernes de Gilles Lipovetsky, paru en 2004. L’auteur y remet en question la pertinence actuelle du concept postmoderne, qui ferait selon lui « vaguement désuet ». Pour l’auteur, les mentalités associées au terme « postmoderne » ne sont plus dominantes dans les sociétés occidentales contemporaines, car celles-ci seraient plutôt « hypermodernes ». Ainsi, Lipovetsky va précisément à l’encontre de Lyotard, en reliant la condition postmoderne à une époque révolue et en considérant le postmoderne non pas comme une prise de position consciente, mais comme un état subi. Cependant, il semble que les deux penseurs considèrent le postmoderne dans des perspectives très différentes : la nuance se situe peut-être dans la distinction entre « postmodernisme » et « postmodernité », entre « pensée postmoderne » et « condition postmoderne ». Nous nous demanderons si un dialogue entre les deux approches est possible ou utile.

Participation / Organisation

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