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Atelier «Penser la théorie» - L’expérience théorique : errance, angoisse et jouissance

Author : Anonymous
Date : Mar 10, 2010
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Conférence

Séance proposée par Mathilde Branthomme, doctorante, Littérature comparée UdeM et Guillaume Bellon, postdoctorant, Figura, UQAM

Extraits à lire :

* Grossman, Évelyne. L’angoisse de penser. Paris : Les Éditions de Minuit, 2008, p. 9-27
* Barthes, Roland. Le Plaisir du texte, in Œuvres complètes. Paris : Seuil, 2002, t. IV, p. 243-261 (de «Moderne» à «Voix»)
* En complément : Barthes, Roland. « Plaisir/Écriture/Lecture », propos recueillis par Jean Ristat, Les Lettres françaises, février 1972, repris in Œuvres complètes. Paris : Seuil, 2002, t. IV, p. 199-213

 Présentation de l’atelier :

En explorant les liens entre la pensée et l’écriture, à partir des écrits de Roland Barthes et d’Évelyne Grossman, cet atelier se veut un espace de réflexion sur la théorie comprise comme une expérience.

Le texte d’Évelyne Grossman, tiré du premier chapitre, « La sortie de soi », de L’angoisse de penser, pose la pensée comme une « figure de l’angoisse ». En parcourant les modes de relation entre l’angoisse et la pensée, ce texte nous amène à interroger le rapport entre l’acte de penser, l’écriture et le geste théorique, geste qui suppose souvent la croyance en un « métalangage », se donnant comme la capacité à penser au-delà de l’affect. De nombreux textes, aujourd’hui considérés comme théoriques et enseignés dans des cours de théories, révèlent pourtant le souffle de l’angoisse, l’absence de maîtrise fondant l’écriture et l’impouvoir. Comment peut-on penser ensemble cet impouvoir de la pensée liée à l’angoisse et la puissance théorique ? Comment enseigner de tels textes, comment laisser une place à l’angoisse et à la jouissance dans une approche de la théorie qui se donne elle-même souvent comme une observation détachée de l’objet à étudier ?

Ce sont ces questions que nous voudrions promener le long du Plaisir du texte de Barthes, tout entier placé sous l’autorité de la citation de Hobbes donnée en exergue : « La seule passion de ma vie a été la peur ». Loin de l’image d’un penseur hédoniste, qu’on associe souvent à ce court ouvrage, Le Plaisir du texte se présente comme un texte en mal de langage (« j’écris parce que je ne veux pas des mots que je trouve ») dont le propos se cherche dans l’angoisse : en s’éloignant volontairement de toute théorie, Barthes met en jeu la disponibilité et la socialité du geste de penser. La « jouissance », ce vacillement du lecteur, peut-elle se partager, s’écrire puis se lire, ou ne condamne-t-elle pas le sujet à la solitude d’une expérience incommunicable ? L’opposition classique/moderne, qui vient recouvrir l’opposition initiale plaisir/jouissance (« il y aura toujours une marge d’indécision », consent l’auteur), travaille à maintenir l’espace d’un échange possible, à même de préserver la dimension éthique de la littérature et de son expérience.

 

 

 

Participation / Organisation

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