Propulsé par Drupal

Contemporanéités de Gertrude Stein. Comment lire, traduire et écrire Gertrude Stein aujourd'hui.

Date : Apr 20, 2011
Category :
Comment : 0
13
Parution

Vient de paraître, aux Éditions des Archives Contemporaines, Contemporanéités de Gertrude Stein. Comment lire, traduire et écrire Gertrude Stein aujourd'hui, un ouvrage de Jean-François Chassay, professeur au département d'études littéraires de l'UQAM, et d'Éric Giraud.

Parmi les écrivains associés à
ce vaste aréopage qu’on nomme la Modernité, Gertrude Stein est sans
doute une de celles, sinon celle, qui résiste encore le plus,
aujourd’hui, aux lectures convenues. Marquée par une poétique
intransigeante, volontairement en marge de toutes formes de stéréotypes
littéraires, l’œuvre de Stein, sans concession, rend parfois perplexe
les lecteurs peu habitués à sortir des sentiers battus. Rares sont les
œuvres qui divisent encore à ce point les littéraires. De plus,
personnage flamboyant, attisant les haines aussi bien qu’elle attirait
les fidèles, elle aura eu son premier succès public à soixante ans avec
un livre, Autobiogaphie d’Alice Toklas, qui, aussi remarquable soit-il,
provoqua un malentendu en ce qu’il reste encore le plus accessible de
cette oeuvre protéiforme.

Comment lire, traduire et écrire
Gertrude Stein, aujourd’hui? Comment expliquer la fascination, la
passion, aussi bien que l’incompréhension qu’elle peut encore
provoquer? Ce livre, issu d’un colloque qui a eu lieu à Montréal en
septembre 2008, vise justement à faire le point sur cette œuvre grâce à
l’apport d’une foule de spécialistes en provenance de France, des
États-Unis, du Québec aussi bien que du Canada anglais. Les textes
abordent l’abstraction et la complexité de ce travail, les difficultés
et les enjeux de sa traduction, sa logique poétique et langagière, les
influences qui s’y dessinent, et des sujets encore peu abordés comme le
rapport de Stein à la judaïté ou à la politique.

Il s’agit d’une
somme importante qui permet de faire le point à travers des regards
multiples, à défaut d’une lecture totalisante à laquelle l’œuvre ne
peut que se refuser, de toute manière.

Gertrude Stein (1874-1946)
Née
à Alleghany (Pennsylvanie) dans une famille d’émigrants juifs
allemands, Gertrude Stein a passé son enfance en Californie (Oakland),
puis a suivi les cours de psychologie de William James à Radcliffe
College (Harvard) avant de commencer des études de médecine à
l’université John Hopkins qu’elle interrompt en 1901. Immigrant en
France en 1904, détachée du territoire de sa langue maternelle, coupée
de sa matrice culturelle et linguistique, elle se détache également de
la langue de son territoire d’expatriation, le français, en ne lisant
et n’écrivant presque exclusivement que dans un anglais qu’elle se
réapproprie de façon singulière. Le domicile de Gertrude Stein et de sa
compagne Alice Toklas, le 27 rue de Fleurus et son importante
collection d’art, devient le salon de l’avant-garde américaine et
européenne. L’œuvre moderniste de Gertrude Stein expérimente de façon
inédite le langage et une multiplicité de genres : prose, poésie,
autobiographie, essai, portrait verbal et théâtre.