Conférence présentée par Manon Auger, doctorante (CRILCQ-UQAM), dans le cadre du cycle de midi-conférences Figura/CRILCQ-UQAM.
Sommaire
À cause de son caractère fragmentaire, le journal intime est souvent
reconnu comme étant le genre non-narratif par excellence. Or, la
narrativité du journal intime pourrait bien se déployer sur ce qui
fonde le caractère singulier de la pratique diaristique, soit un désir
d’écriture à travers une forme fragmentée. De ce point de vue, le
journal raconterait l’histoire de cette écriture, mais aussi le rapport
du diariste à celle-ci, de manière à constituer un itinéraire narratif
spécifique. Dans le cadre de cette conférence, il s’agira d’explorer
cette hypothèse grâce à l’étude du Journal (1895-1911) de Lionel Groulx. Récit d’une vocation, ce Journal
raconte aussi la formation d’un être profondément soumis à sa nature
romantique vers un idéal d’abnégation de soi que viendra sanctionner,
renforcer et cautionner tout à la fois la pratique diaristique. Nous
verrons donc que, loin d’être le simple reflet passif d’une expérience,
le journal en conditionne également le cheminement.
Manon Auger est doctorante à l’Université du Québec à Montréal,
sous la direction de Robert Dion, et ses recherches portent sur le
genre diaristique québécois. Membre étudiante du CRILCQ, elle collabore
aux projets de recherche de Robert Dion et Frances Fortier sur la
biographie d’écrivain ainsi qu’au projet « Littératures narratives
contemporaines ». Elle a publié un article sur le Journal d’Henriette Dessaulles dans Voix et Images (2007) ainsi qu’un collectif, Entre l’écrivain et son œuvre, avec la collaboration de Marina Girardin, aux Éditions Nota Bene (2008).
Le cycle de midi-conférences Figura/CRILCQ-UQAM
est une initiative conjointe dont l’objectif est de créer un espace de
discussion et d’échanges où les stagiaires postdoctoraux et les
étudiants des cycles supérieurs associés à l'un ou l'autre centre
pourront présenter leurs travaux.
Entrée libre.