Invité spécial : Mohit Chandna (EFLU – Inde), professeur spécialiste des enjeux liés à la spatialité humaine dans la littérature postcoloniale
Dans le cadre de cet événement, nous nous pencherons sur les dynamiques culturelles et sociales en lien avec l’imaginaire et l’expérience du foyer dans les écritures diasporiques. Cet atelier favorise une approche interdisciplinaire propice à générer une réflexion sur l’expérience sensible et au phénomène très particulier qu’est celui de se sentir chez-soi dans un contexte migratoire dans les œuvres littéraires.
Vijay Mishra commence son ouvrage The Literature of the Indian Diaspora (2007) avec un constat particulièrement négatif : « All diasporas are unhappy, but every diaspora is unhappy in its own way. » (Mirshra, 2007, p.1) Selon Mishra, cette peine viendrait du sentiment de perte causé par la disparition de ce qu’il nomme une « hyphened identity », soit une identité claire et précise unie au pays d’origine. Sans ce trait d’union qui agit comme lien d’identification, qui permet d’avoir un foyer clairement défini, la personne migrante doit composer avec le besoin d’explorer une nouvelle identité qui se développera sous le signe de l’hybridité, à mi-chemin entre la culture du pays d’origine et celle du pays d’accueil.
Cet atelier a notamment pour objectif d’investiguer, dans les écritures diasporiques, comment le fait d’être chez-soi est une démarche de (ré)actualisation de la signification de soi et du monde qui peut se révéler particulièrement créatrice. En raison de sa position propice à la création de relations nouvelles, voire inusitées, l’expérience diasporique du foyer se révèle un terreau fertile à l’exploration des racines identitaires et/ou culturelles, des dynamiques sociales ainsi que des mémoires individuelles et collectives.
