Colloque organisé dans le cadre du 76e congrès de l'ACFAS, à Québec.
Description
À une époque où la définition de
l'éthique est mise en doute ou indéfiniment relativisée, de nombreux
écrivains français et québécois semblent en faire de nouveau leur
horizon. À travers une tension accrue du roman vers l'essai,
l'insistance d'une pensée critique dans la fiction littéraire, et une
importance grandissante des récits de vies exemplaires, un des enjeux
présents de la littérature semble donner sens à l'expérience de vivre,
voire de faire de la transmission de celle-ci la vraie raison d'écrire.
Nous proposons d'interroger la valeur dans le contemporain de cette
réarticulation entre vivre et écrire, la façon dont, après l'ère du
soupçon et celle de l'autofiction, elle revalorise l'expérience, renoue
avec la notion de responsabilité, et restaure un désir de rendre compte
du monde tel qu'il va. Si la teneur de cette transformation est
éthique, c'est qu'elle questionne les conditions actuelles d'un «
comment vivre » que la littérature pourrait aider, voire être seule, à
mettre au jour. Par là, la question des formes ou plus largement des
moyens de faire sens est mise en jeu. Filiations littéraires et
familiales, déclinaisons du biographique, modèles du conte et de la
fable, variations génériques, omniprésence d'un « narrateur » en
première personne et omnipotence de la littérature, sont quelques-uns
des moyens dont se dotent les écritures du contemporain pour interroger
leur raison d'être, leur rapport au temps et leur façon d'organiser
l'expérience.