Le groupe « Penser la théorie » annonce la parution de son dernier ouvrage collectif. Résultat d’une recherche qualitative, recherche participative ou investigation expérimentale, menée à l’aide des instruments et méthodes spécifiques, cette publication pointe des aspects sensibles liés à la théorie comme objet de cours au niveau universitaire, à présent.
Nous y avons ciblé, par exemple, les difficultés posées à la théorie par les supports d’étude. Le texte ou le discours unilingue n’est pas exclusif. La transmission de la théorie devient problématique dans le cas de la pratique de la traduction, tout comme elle se complexifie dans le cas des arts visuels ou dans le cas des pratiques artistiques et corporelles. Aussi, nous avons envisagé les difficultés posées à la théorie par les nouvelles technologies et par l’interdisciplinarité. En nous éloignant du débat (qui demeure de l’ordre du descriptif) sur leur intégration ou leur rejet, nous avons tenté de comprendre ce que celle-ci prêtent sur le plan conceptuel à la théorie de nos jours.
Territorialement, notre étude repose sur l’extensivité. D’un côté, celle-ci se légitime par le choix des champs de savoirs convoqués : études françaises, littérature comparée, lettres modernes, traduction, études et pratiques des arts, histoire de l’art et arts visuels. D’un autre côté, l’extensivité se confirme par la circulation délibérée dans un savoir-faire hétérogène, francophone et anglophone. Cette démarche nous a permis de réunir des points de vue originaux, d’identifier et d’évaluer les analogies et les variations au niveau de la pratique effective de la théorie, au niveau universitaire.
Tout au long de notre démarche, nous avons manifesté un constant souci à l’égard de la présence effective du chercheur dans sa recherche. La forme choisie pour cet ouvrage collectif, l’entretien entre professeur et doctorant, nous a permis de garder à proximité l’objet de notre étude, nous a préservés de la tentation de le placer à une trop grande distance, en mesure de faire de la transmission de la théorie une… science.
Notre initiative confirme notre implication, d’ores et déjà, dans l’acte de « penser la théorie », de penser sa transmission aussi. Engagés, nous faisons valoir cette période unique où nous sommes à la fois étudiants et professeurs en formation, où nous avons le privilège de relier deux rivages (et non pas uniquement d’être sur l’un ou l’autre), pratiquant ainsi, par le biais de la théorie, une certaine « poétique de la relation ».
Les universités participantes à ce projet sont : l’Université Concordia, l’Université Western Ontario, l’Université de Montréal, l’Université du Québec à Montréal, l’Université de la Californie du Sud et l’Université Stendhal Grenoble 3.