Pourquoi relire Musset ?
Colloque dans le cadre de l’ACFAS
Le 11 mai 2016, à l’Université du Québec à Montréal.
Enfant de son siècle, Musset cherche par son œuvre à engager un « nouveau rapport au monde » (Séginger) qui ouvre en retour à une éthique particulière, partagée entre la quête de l’Idéal et la contingence du monde. La parole mussetienne témoigne d’un changement social et esthétique radical par la marque individuelle de ses assertions; elle ouvre un espace délibératif propice à une scénographie particulière à laquelle nous semblons encore aujourd’hui sensibles notamment parce que la modernité qu’elle inaugure est toujours la nôtre. Cette dernière, à la fois « concept, combat, crise » (Bertrand et Durand), est surtout caractéristique par la « tradition de la rupture » (Paz) qu’elle met en place. De façon originale, Musset tente de répondre aux enjeux sociopolitiques de cette modernité avec des propositions esthétiques qui nous font encore écho. Qu’on pense simplement à la figure du Musset « dandy » répondant à la fois à la crise de l’Amour et à l’ennui; mais aussi corollairement son inscription (sa figuration?) dans la grande mascarade de son écriture, alors que les esthétiques de soi n’ont jamais été aussi aliénantes qu’aujourd’hui, dans notre « société du spectacle » (Debord). Bien qu’écrite dans la première moitié du XIXe siècle, l’œuvre de Musset entre donc en résonance forte avec notre époque en ce qu’elle ouvre un espace de réflexion par exemple, mais non exclusivement, sur « l’appauvrissement du présent » (Hamel), le désenchantement (Diaz, Brix) ou encore, la « quête de la vérité » (Séginger). C’est pourquoi nous proposons de la relire tout en s’interrogeant sur les raisons de cette relecture, afin d’en vérifier l’actualité. Le colloque que nous proposons possède donc une visée épistémologique: nous souhaitons en effet que les communications abordant l’œuvre de Musset le fassent dans la perspective des logiques et des entendements qui peuvent nous conduire aujourd’hui à penser l’œuvre de Musset comme une œuvre qui nous soit profondément contemporaine.
Les propositions de communication, d’environ 250 mots, accompagnées d’une courte notice biobibliographique, sont à envoyer avant le vendredi 19 février aux organisateurs du colloque : bonenfant.luc@uqam.ca ou diaz-brosseau.jordan@courrier.uqam.ca.