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Appel à contribution - VIctor-Lévy Beaulieu en comparaison - Dossier des Cahiers Victor-Lévy Beaulieu

APPEL À CONTRIBUTION

Victor-Lévy Beaulieu en
comparaison

Dossier des Cahiers
Victor-Lévy Beaulieu

 

La réception critique de l’œuvre Victor-Lévy Beaulieu
a jusqu’à maintenant mis en valeur sa contribution à la construction d’un
imaginaire national tout en faisant état des paradoxes qui la sous-tendent,
puisque celle-ci s’articule en fonction d’un double mouvement d’affirmation
identitaire ─ par un ancrage thématique local ─ et de perméabilité à l’altérité
dont témoigne une importante intertextualité. En effet, les méandres de l’écriture
de Beaulieu conduisent bien souvent le lecteur hors de l’espace national
qu’elle est censée circonscrire, mobilisée par un constant dialogue avec des
figures d’écrivains tels Hugo, Voltaire, Melville, Kerouac, Tolstoï, Joyce,
Foucault, Cervantès, Lowry, Roussel et Artaud. De ces différentes voix de la
littérature, l’instancenarrative se laissera imprégner au point de disparaître
en elles quand, par exemple, le « je » se mute en celui de Melville
et de Joyce dans les ouvrages qui leur sont consacrés. L’écriture compose ainsi
avec un devenir autre, sorte de détour obligé qui révèle le sujet à lui-même
dans son idiosyncrasie. L’univers de Beaulieu est par conséquent déployé à
travers la lecture, dans un rapport à la différence que celle-ci met en scène,
pour s’inscrire, du même coup, au sein de la diversité du monde dont il procède.

Partant de cette praxis de l’altérité dans l’espace
littéraire, les collaborateurs de ce numéro des Cahiers de Victor-Lévy
Beaulieu

sont invités à explorer les avenues interprétatives qui leur permettent de
relire l’œuvre de l’écrivain québécois dans une perspective comparative qui,
par-delà les marques de l’intertextualité, procède de la mise en relation d’un
auteur à l’autre, d’une littérature à l’autre. Notre ambition est de décentrer
l’interprétation du corpus romanesque de Beaulieu par la création d’un horizon
continental susceptible d’apporter de nouveaux éclairages sur ses singularités.
Face au défi de l’incomparable, quelles significations s’offrent-elles à lire
dans cette perspective qui a d’abord comme objectif de « construire des
comparables » (Détienne) par des rapprochements inédits entre des champs
d’études distincts?

Dans la trame des parallèles, des analogies et des
différences que génère l’approche comparative, il s’agira, en fait, de s’intéresser
aux résonnances entre les tensions conflictuelles ─ inhérentes à l’œuvre de
Beaulieu ─ et celles qui sont également présentes dans d’autres œuvres, caribéennes,
chicanas, brésiliennes, canadiennes francophones, canadiennes anglaises, états-uniennes
et hispano-américaines (sans toutefois exclure celles du domaine québécois).
Tout en laissant aux collaborateurs la liberté d’insister sur les aspects de
leur choix, nous les incitons, cependant, à articuler leur propos en fonction
d’une problématique identitaire qui relève, dans une perspective générale, de
la dynamique de formation des littératures qui ont contribué à la recherche
d’une expression proprement américaine. Entre soi-même et l’autre, tradition et
modernité, oralité et écriture, ruralité et urbanité, revendication locale et
aspiration à l’universel, raison et nature, réel et fiction, comment l’art
romanesque contribue-t-il à la production du sens lié à toute affirmation d’une
appartenance? Sur le plan symbolique, comment se manifestent les rapports à
l’origine, au passé familial et aux mémoires historique et collective? Quel est
le rôle de la fiction dans la construction identitaire? Comment sont réinvesties
des composantes locales à travers une hybridation culturelle tant sur le plan
langagier que sur celui de la forme, des contenus et des discours du roman?
C’est en fonction de ces questionnements, dont la liste reste ouverte, que les
lectures comparatives de Beaulieu pourront plus précisément orienter leur
apport à ce numéro tout en présentant un potentiel de convergences riche en découvertes.

Prière de faire parvenir, avant le 1er août
2011, vos articles (20 à 30 pages à double interligne), ainsi qu’une brève
notice bio-bibliographique (150 mots maximum), à Emmanuelle Tremblay (Université
de Moncton) à l’adresse électronique suivante emmanuelle.tremblay@umcs.ca.

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