Propulsé par Drupal

Appel à contributions - Ouvrage collectif « Amin Maalouf : une œuvre à revisiter»

Appel à contributions
Ouvrage collectif : « Amin Maalouf : une œuvre à revisiter»

 

L’écrivain franco-libanais Amin Maalouf, convaincu, dès l’enfance, « d’être irrémédiablement minoritaire, irrémédiablement étranger », s’est depuis toujours paré d’une image de « passeur de cultures », de chantre des exilés et d’ambassadeur des immigrants. Il revendique à répétition ce rôle de médiateur entre l’Orient et l’Occident, prêche pour un monde du multiculturalisme et de l’identité multiple, au point de se voir confier en 2007 la présidence du Groupe des Intellectuels pour le Dialogue Interculturel constitué par la Commission européenne. Venu à la littérature par le journalisme, il ne fait pas grand mystère de ses opinions politiques ni de ses positions ethno-sociologico-linguistiques et, interviewé sur ses œuvres, n’hésite pas à les présenter comme des illustrations de son implication dans le débat sur les diversités linguistiques, culturelles et identitaires, sur  le dialogue, possible ou pas, entre le Nord et le Sud, et sur l’harmonie, envisageable ou chimérique, entre les communautés.

Amin Maalouf a souvent été pris au mot par les commentateurs et les critiques de ses ouvrages, si bien que seule cette étiquette d’une œuvre prônant une communion universelle des peuples et appelant à l’échange et à la communication émerge quand on l’évoque, si bien que peu d’ouvrages universitaires lui ont été consacrés, si bien que beaucoup de ceux qui se sont intéressés à ses textes les abordent via les questions d’identité («  De l’identité meurtrière à l’altérité salvatrice : la figure du narrateur dans le roman d’Amin Maalouf, Léon l’Africain » de Stéphane Mourad,  « Identité, mémoire et appartenance : un essai d’Amin Maalouf » de Christiane Chaulet Achour, La quête de soi : le voyage initiatique chez Amin Maalouf dans Léon l’Africain, Samarcande, et Le rocher de Tanios de Soumaya Neggaz et « Mémoire et identité renaissante dans Origines d’Amin Maalouf » de Najib Redouane), d’exil (« L’exil et les littératures sans résidence fixe » d’Ottmar Ette), de quête des origines (« Amin Maalouf à la recherche de ses origines » de Jean-Pierre Castellani et «  La mémoire des origines chez Ying Chen et Amin Maalouf » de Caroline Dupont) et d’appartenances multiples (« Écrire  l’interculturalité : l’exemple de l’écrivain francophone Amin Maalouf » de Pascale Solon et « Êtres frontaliers » de Jorge Calderon).

Ce projet d’ouvrage collectif, bien qu’ouvert à ces thèmes maaloufiens inévitables, a pour objectif de mettre en évidence la complexité de l’œuvre, de montrer les diverses voies qu’elle emprunte tout en revenant sans cesse à des images et à des leitmotivs obsessifs. L’œuvre de Maalouf, incluant des essais socio-politiques (Le dérèglement du monde et  Les identités meurtrières), un récit-essai historique (Les croisades vues par les Arabes), plusieurs romans historiques (Léon l’Africain, Le périple de Baldassare, Le rocher de Tanios, Samarcande), un récit autobiographique (Origines), un récit de science-fiction (Le premier siècle après Béatrice), des livrets d’opéra (Adriana mater, La passion de Simone  et Émilie) et un roman qu’on pourrait qualifier de fermement contemporain dans sa forme et dans son propos (Les désorientés), a désormais montré ses multiples facettes. Aux commentateurs maintenant de les reconnaître et de faire preuve d’une diversité d’approches digne de la variété de l’écriture maaloufienne.

Les auteurs désireux de contribuer à ce collectif sont donc fortement encouragés à explorer de nouvelles voies pour le texte maaloufien. Nous proposons les quelques perspectives suivantes sans pour autant les considérer comme exclusives :

- Questions de polyphonie : narrations éclatées, multiplication des voix, art du dialogue, conversation et récit fictionnel, conversation et idéologie, regards et paroles, intertextualités maaloufiennes, etc.
- Questions autotéliques : mise en abyme, mise en scène de la création, mise en scène de la lecture, manuscrits, lettres, figures de l’écrivain, objets de l’écriture (encre, papier, plumes), séquences de l’écriture (la lettre, la phrase, le paragraphe, le chapitre, l’œuvre), etc.
- Questions de seuils : paratextes maaloufiens, seuils topographiques, géographiques, textuels, etc.
- Questions de destinataires : le narrataire maaloufien, lectures de Maalouf, quel lecteur pour Maalouf ? etc.
- Questions de fiction : multiplication des récits, l’épisode étrange, coïncidence et production de récit, etc.
- Questions de genre : Maalouf librettiste, Maalouf et le récit historique, l’essai maaloufien, Maalouf et l’autobiographie, Maalouf écrivain futuriste, Maalouf romancier contemporain, etc.
- Questions de géographie : la Méditerranée de Maalouf, les voies parcourues (routes, chemins, voies maritimes), le rapport de l'homme à la Terre, les paysages privilégiés, etc.


Envoi des propositions

 


Nous sollicitons des propositions d’articles originaux (de 500 à 600 mots) pour le 30 mars 2013 au plus tard. Veuillez joindre à votre proposition une courte notice bio-bibliographique et les envoyer à :

Soundouss.El.Kettani@rmc.ca
bouvet.rachel@uqam.ca

Les auteurs dont les propositions auront été acceptées seront invités à soumettre leurs textes complets (entre 7500 et 10 000 mots) au comité de rédaction avant le 30 septembre 2013.

Comité de rédaction :
Soundouss El Kettani, Département d’études françaises, Collège militaire royal de Kingston
Rachel Bouvet, Département d’études littéraires, Université du Québec à Montréal

 

 

Fichier·s joint·s: