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Appel de communication : Colloque étudiant Images et controverses au Québec

Colloque étudiant - Images et controverses au Québec

 Université du Québec à Montréal
Organisé par Josée Desforges et Julie Anne Godin Laverdière
Étudiantes au 2e et 3e cycle, département d’histoire de l’art (CRILCQ, CASGRAM)

Appel de communication

Centré sur l’image controversée présente au Québec au XXe siècle, ce colloque souhaite explorer les différentes formes que revêt la controverse dans les représentations visuelles – dessin, peinture, sculpture, architecture, photographie, gravure, cinéma –, et ce, à travers leurs multiples utilisations – illustrations, affiches, caricatures, publicités, beaux-arts. Cette rencontre permettra de se pencher sur des œuvres marquées par la censure, le scandale et les débats, dans des contextes esthétiques, politiques et sociaux du XXe siècle. Ceci mènera à des réflexions sur la nature même du phénomène de la controverse, sur ses répercussions dans la discipline et sur la construction de l’histoire de l’art québécois.

Si la Grande Noirceur rime avec censure, celle-ci est déjà présente dans la société québécoise avant l’arrivée au pouvoir de Maurice Duplessis. Certaines œuvres, si elles n’ont pas subi les foudres des censeurs, ont néanmoins mené à des querelles entre les artistes, les critiques d’art, le public, les institutions officielles et le gouvernement. En se penchant notamment sur les premières décennies du XXe siècle, ce colloque cherche à mettre en lumière les débats autour de l’image qui ont eu lieu avant le règne de Duplessis, si étroitement lié à la censure, à l’Index et à l’ingérence. Cette période est aussi marquée par le développement de la presse québécoise, avec la multiplication des journaux et des magazines dans lesquels il est possible de constater l’émergence de la critique d’art. Avec l’arrivée au pouvoir des libéraux de Lesage, la seconde moitié du XXe siècle et la Révolution Tranquille sont, quant à elles, associées à l’ouverture, à une libération graduelle du joug de l’Église Catholique et du conservatisme de Duplessis. Pourtant, loin d’impliquer la fin de la censure et de la controverse au Québec, cette période, marquée par l’éclatement graduel des pratiques artistiques et par l’émergence des médias de masse – eux-mêmes souvent imagés –, est propice au développement de situations controversées et à une diffusion à plus grande échelle des événements et des images.

Tout au long de ce colloque, il sera intéressant de s’interroger d’une part sur le phénomène de la controverse et d’autre part à l’histoire de la censure dans l’art québécois. Il sera donc pertinent de questionner l’association générale qui est faite entre chacune des périodes divisées par l’avènement de la Révolution Tranquille et les notions de controverse et de censure. L’exploration des enjeux sociaux de l’image controversée – religieux, ethnique, féministe, politique ou économique – ainsi que les répercussions de la controverse lorsqu’il est question de création artistique, permettront de mieux comprendre dans quelle mesure ces images ont façonné la lecture que nous avons eue – et que nous avons aujourd’hui – de ces œuvres, et comment ces regards ont construit l’histoire de l’art au Québec.

Nous invitons les étudiants (toutes disciplines confondues) intéressés à se questionner sur les acteurs de la controverse – œuvres, artistes, éditeurs, mécènes, publics –, sur les lieux et les institutions qui ont diffusé des œuvres controversées – la rue, la presse, l’édition, les lieux d’exposition, le cinéma. Chacun de ces sujets permettra de mieux saisir les enjeux sociaux et les rouages de la controverse dans le domaine spécifique des arts visuels.

Les propositions de communications d’un maximum de 300 mots en format Word (Times, 12 pts, aucun document PDF ne sera accepté) devront être transmises avant le 14 janvier 2011 à Julie Anne Godin Laverdière. Le comité scientifique rendra sa décision durant la semaine du 17 janvier 2011.