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Appel de textes - Le livre et l’imprimé engagé

Mémoires du livre / Studies in Book Culture

Sous la direction de René Audet, Université Laval et de Marie-Hélène Jeannotte, Université de Sherbrooke

Le numéro 5 de la revue Mémoires du livre / Studies in Book Culture sera consacré au thème du livre et de l’imprimé engagés. Ce numéro thématique combine les problématiques de deux colloques qui se sont tenus à l’hiver et au printemps 2010 autour de la question de l’engagement dans le milieu du livre : « Le livre et l’imprimé engagés : agents, pratiques, stratégies, réseaux », à l’Université de Sherbrooke, et « Édition et sédition aujourd’hui : acteurs, techniques, enjeux », organisé dans le cadre du 78e congrès de l’ACFAS à l’Université de Montréal . La convergence thématique et la richesse des réflexions proposées lors de ces deux journées démontrent l’intérêt porté par les chercheurs en histoire du livre et en sociologie de la littérature aux questions de l’engagement et du politique.

« Entre l’auteur et le lecteur » , entre la création et la lecture, quel chemin emprunte l’engagement? De la production matérielle à la réception, en passant par la diffusion et la promotion, la circulation des livres est influencée par le politique et l’idéologique de la société dans laquelle naissent et vivent les textes, mais aussi par les décisions et les prises de position politiques des individus impliqués dans la chaîne du livre. Alors que l’engagement littéraire est le plus souvent envisagé dans la perspective du texte et de l’auteur, l’objectif de ce numéro de Mémoires du livre / Studies in Book Culture sera d’observer comment se traduisent les rapports du livre et de l’imprimé à l’engagement.

Que nous apprennent l’histoire du livre et la sociologie de la littérature par rapport à l’engagement dans le circuit du livre et dans le champ éditorial? Quelles formes revêtent l’engagement et le militantisme chez les agents du livre aux différents maillons de la chaîne du livre (traducteurs, éditeurs, imprimeurs, libraires, critiques, etc.)? Suffit-il pour un éditeur de publier des auteurs ou des textes engagés pour faire de l’« édition engagée »? S’il est vrai que l’éditeur doit savoir « concilier l’art et l’argent » , qu’advient-il quand le livre se fait l’instrument d’une cause? Comment concilier les dimensions esthétique, commerciale et sociale du livre ? Les répercussions de l’engagement dans le milieu du livre restent-elles uniquement confinées à l’intérieur du champ éditorial, ou rayonnent-elles également sur toute la pratique littéraire?

Des conjonctures particulières peuvent favoriser l’apparition d’instances de production ou de diffusion engagées, comme les contextes de crise politique (révolution, guerre, régime répressif) et des sociétés coloniales, postcoloniales, minoritaires ou dominées. L’engagement dans le milieu du livre peut prendre la forme d’une édition au service d’une identité (gaie, femme, autochtone, nationale) ou de combats idéologiques.

Qu’en est-il de ce rapport entre écriture et société quand l’édition se fait sédition? Livres, plaquettes, brochures dépourvus d’ISBN et de dépôt légal, production photocopiée ou imprimée, puis diffusée dans des réseaux informels, dans des rassemblements de contestations, sous le manteau de quelques librairies, ou bien textes divers et blogs sur le Web, la sédition se manifeste sans se structurer dans des formes et une inventivité neuve comme si les langages rédigés s’articulaient en occupant des espaces laissés vides, oubliés, mais fourmillants de vie. La capillarité de ses réseaux informels remplace-t-elle l’ancien réseau d’imprimeurs clandestins, de colporteurs et de libraires identifiés par Robert Darnton dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle ? À leur tour, les publications sur le web permettent-elles une véritable internationalisation de cette littérature ?

Les propositions d'articles, d'une vingtaine de lignes, devront parvenir par courriel pour le 15 novembre 2010 à René Audet (rene.audet@lit.ulaval.ca), qui codirige ce numéro thématique avec Marie-Hélène Jeannotte (Université de Sherbrooke). Après évaluation par le comité de rédaction, une réponse sera donnée pour le 1er décembre 2010. Les articles dont la proposition aura été acceptée seront à rendre pour le 30 avril 2011. Ils seront alors soumis au comité de lecture, qui rendra un avis. La version définitive sera à envoyer pour le 30 juin 2011. La publication du dossier est prévue pour l'automne 2011.

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