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Appel de textes - Revue d’art canadien/Canadian Art Review (RACAR) : L’humour dans les arts et la culture visuels : pratiques, théories et histoires

Revue d’art canadien/Canadian Art Review (RACAR) :
Numéro thématique spécial
Appel à contributions

Sous la direction de
Dominic Hardy, Annie Gérin, Jean-Philippe Uzel

L’humour dans les arts et la culture visuels : pratiques, théories et histoires

 

Depuis les années 1990, de plus en plus d’artistes explorent l'ironie, la parodie, l'absurde, le grotesque et le carnavalesque à des fins artistiques. Comme Jacques Rancière l’explique, « L’humour est la vertu dont les artistes se réclament le plus volontiers aujourd’hui : l’humour, soit le léger décalage qu’il est possible de ne pas même remarquer dans la manière de présenter une séquence de signes ou un assemblage d’objets.» En effet, les artistes contemporains, en poursuivant des pratiques déjà établies de longue date, trouvent un potentiel particulier dans des stratégies humoristiques conçues comme des armes culturelles à même d’attaquer les formes de complaisance à l’œuvre dans le champ de la politique, des pratiques identitaires et de la culture. Ils jouent avec les lieux communs, ceux qui trouvent leur fondements dans la nature ou dans la culture, ouvrant ainsi par l'humour un espace critique, souvent considéré comme politique en soi. Si cet intérêt pour l'humour comme procédé de délégitimation et de critique est courant dans les pratiques artistiques actuelles, il n’est cependant pas nouveau dans l'histoire de l’art. En effet, des études récentes suggèrent que les œuvres humoristiques sont souvent reléguées aux marges du champ disciplinaire, principalement en raison du regard défavorable porté par l’histoire de l’art sur les objets issus de la production de masse (tels l’imprimé et l’illustration) et de la culture populaire. Ces études révèlent également l’indigence des outils interprétatifs à la disposition des historiens de l'art désireux d’examiner de tels objets – au-delà de l'analyse évidente des thèmes et des motifs humoristiques. L’intuition de Rancière, qui atteste d’une corrélation de plus en plus forte entre des productions visuelles contemporaines répondant à l’« impératif ironique » et le discours critique employé pour les évaluer, soulève de façon pertinente la question de ces autres ruptures historiographiques. En un mot, de ce qui pourrait manquer au cadre méthodologique et théorique de l'histoire de l'art pour prendre en considération la démarche humoristique.

Pour ce numéro spécial de RACAR, nous attendons des contributions proposant des approches historiques/critiques, portant sur un large éventail de modes humoristiques dans les arts et dans la culture visuels parmi lesquels la satire, l'ironie, la parodie, le comique, l’absurde, le grotesque et le carnavalesque sont les plus répandus. Des études de cas traitant de l’humour dans des corpus historiques ou contemporains pourraient être proposées. Des approches comparatives, offrant des perspectives globales sur les diverses catégories d’humour et leur fonction dans différentes cultures visuelles sont également les bienvenues. Nous sommes ouverts aux essais mettant en œuvres de nouveaux axes de recherche et de nouveaux modèles théoriques qui permettront à notre discipline de mieux rendre compte des pratiques humoristiques en arts visuels. Nous espérons que les contributions qui répondront à cet appel nous permettront de questionner la façon dont les productions humoristiques ont été pensées et ordonnées par la discipline, et qu’elles feront la lumière sur les processus historiques qui les ont produites et qui ont permis leur articulation au champ de l’histoire de l'art.

Les propositions ne dépassant pas 300 mots, accompagnées d’une note bio-bibliographique de 100 mots, devront être envoyées aux rédacteurs invités au plus tard le 15 novembre 2010 à l’adresse suivante : hardy.dominic@uqam.ca

Les auteurs dont les propositions auront été acceptées seront avisés le 1er décembre 2010. Les manuscrits de 6 500 à 7 000 mots devront être soumis au plus tard le 1er juin 2011 et seront soumis à un processus d’évaluation externe par les pairs. La publication du numéro est prévue pour le printemps 2012.