Contre-culture : existences et persistances
Colloque international organisé avec le concours du
Laboratoire sur les récits de soi mobile et du Département de littérature comparée de
l’Université de Montréal
Montréal, 22 au 24 octobre 2015
Bien que souvent reléguée aux seules sixties, la contre-culture demeure, encore aujourd’hui, un élément indissociable de plusieurs mouvances culturelles et contestataires. Compte tenu des poncifs qui entourent sa représentation, il convient toutefois de se demander si la contre-culture ne s’est pas figée autour d’une définition tacite. Cette option ne serait pas des plus surprenantes, puisque la contre-culture se prend difficilement hors d’elle-même, se laisse difficilement atteler, circonscrite ou, plus largement, saisir. Elle paraît, en ce sens, réactualiser la pensée de Foucault : « Ne me demandez pas qui je suis et ne me dites pas de rester le même » (1969 : 28) afin de poser, chaque fois, de nouveaux problèmes à l’analyste. Subsiste conséquemment toujours la question qui, pourtant, devrait les subsumer toutes : que cherche-t-on?
C’est que la contre-culture joue sur les contrastes afin de se forger une identité (Duchastel 1978). Elle oppose de ce fait les initiatives régionales (La vraie fanfare fuckée, Le grand cirque ordinaire, Le Petit Québec libre) au spectacle de la métropole (La nuit de la poésie 1970, L’Osstidcho), le nomadisme (Magical Mystery Tour, les pèlerinages) à la sédentarité (les communes), le nihilisme yippie au pacifisme hippie (Doggett 2007) et une culture underground souvent factice à la culture populaire. L’étiquette « contre-culture » constitue, en ce sens, un syntagme polymorphe qui renvoie à un ensemble de pratiques où le bouillonnement suffit à la nomination, associant ainsi la mouvance à une indétermination (historique, structurelle) qui en serait fondatrice.
Pour éviter cet écueil, le colloque « Contre-culture : existences et persistance » vise le développement d’une réflexion non-essentialiste des contre-cultures qui permette d’y lire à la fois les phrases d’un courant, lui-même traversé par ses artéfacts, ses lieux (de culte, de regroupement) et ses affects; le premier chapitre d’une influence qui subsiste dans les pratiques performatives et l’impératif d’originalité qui musèle les auteurs (Heinich 2005); et le premier tome d’un devenir. L’événement pose, en d’autres termes, le sujet de la contre-culture comme quête.
Nous jugeons pour cette raison crucial, à l’aube du 40e anniversaire de la Rencontre internationale de la contre-culture, tenue à Montréal du 21 au 27 avril 1975, de porter attention aux concepts et notions se rapportant à la contre-culture afin de parvenir à une mise en commun déterritorialisée et anhistorique qui rend compte de son objet dans le respect de sa diversité.
Nous invitons donc chercheurs et artistes à nous faire parvenir leurs propositions d’ateliers en tous genres (expositions, unconferences, groupes de discussion, interventions en rafale,
conférences, tables rondes, etc.) dans le cadre du colloque « Contre-culture : existences et
persistance » qui aura lieu à Montréal du 22 au 24 octobre 2015. Les sujets potentiels incluent, sans s’y limiter :
- les concepts clés de la contre-culture (action, antihistoire, dépense, déterritorialisation,
performance, pluridisciplinarité, praxis, quête (ratée), réseaux d’influence et de transfert,
etc.);
- les lieux d’inscription de la contre-culture et leurs déplacements;
- les rapports multilingues et multiethniques de la contre-culture;
- les formes contemporaines de la contre-culture;
- les origines esthétiques, sociales et philosophiques de la contre-culture.
Notez bien que nous sommes ouverts à toutes les variantes de la contre-culture et que les
approches comparées comme les réalisations insolites ou originales sont particulièrement les bienvenues. Alternativement, nous souhaitons aviser les intéressés que les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des participants.
Les propositions, écrites en français ou en anglais, devront nous parvenir avant le 15 octobre 2014 et seront d’une longueur maximale de 250 mots pour un chercheur seul ou de 500 mots pour un atelier. Elles devront de plus être accompagnées d’une biobibliographie de 150 mots et moins pour chacun des participants et envoyées à l’adresse suivante : contreculture2015@gmail.com
Simon Harel
Directeur
Département de littérature comparée
Université de Montréal
C.P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal (Québec), Canada, H3C 3J7
Le comité organisateur :
Simon Harel, Université de Montréal
Terry Cochran, Université de Montréal
Jonathan Lamy-Beaupré, Université Laval
Simon-Pier Labelle-Hogue, Université McGill
* Vous trouverez une bibliographie dans l'appel en pièce jointe.