En septembre 2013, la sonde Voyager 1 devient officiellement le premier objet de fabrication humaine à sortir de notre système solaire. Porteuse d'un message symbolique de l'Humanité, elle devrait être, dans 40 000 ans, la première sonde spatiale à passer à proximité d'une autre étoile. Déjà, au IIe siècle, Samosate envoyait au moyen d'une vague géante, dans son Histoire véritable, ses héros humains dans l'espace, au-delà des limites du monde connu. En 2016, ce colloque aimerait interroger, des premiers rêves d'ailleurs aux réalisations actuelles, l'idée de voyage radical et infini dans les littératures et les pratiques de l'imaginaire. L'imaginaire a ceci de paradoxal qu'il est à la fois près de nous, émanant de nos êtres, et à l'opposé extrême, dans ce lointain, qui par définition n'est pas là où nous sommes. L'imaginaire se construit comme un pont secret qui nous lie à notre négation, et toutefois il est pleinement nous, pleinement humain. Que signifie alors l'idée de voyage infini et de ses représentations ?
L'idée de voyage est intimement liée à l'histoire de la fiction romanesque : un voyage infini, un exode radical proposent-t-ils une fiction radicale ? Mais de quel voyage parle-t-on : voyage spatial, voyage temporel, voyage immobile ? Et quand l'infini commence-t-il ? Comment, où, et à quel moment finit-il de s'achever ? C'est notamment le topos du retour qui est mis à mal par l'idée de voyage infini, Ulysse retourne à Ithaque, Frodon en la Comté, mais que deviennent les voyageurs qui se tournent vers l'infini, de l'espace, du temps, de la mort ? Le colloque Exodes et voyages infinis est particulièrement intéressé à ouvrir ces questions à d'autres média, imagés ou non, qui ont, pour partie, pris le relais du roman.
Quant à lui, le terme d'Exode évoque le récit biblique et les mythes fondateurs. L'humanité est le plus souvent en exode malgré elle, contre elle-même. Quels parallèles peut-on tracer entre les fictions de colonisation de l’espace, tels Chroniques martiennes de Ray Bradbury ou le film Interstellar de Christopher Nolan, et l’Ancien Testament ? En cela l'exode serait-il l'inverse du voyage, et au voyage infini peut-on opposer un exode infini ? Devrait-on voir l'imaginaire comme exode ou l'imaginaire comme voyage ?
Les communicant-e-s sont invité-e-s à décliner ce questionnement sous autant d'angles qu'ils le désirent, qu'ils soient thématiques – les voyageurs temporels, de l’espace, des réalités parallèles ou virtuelles –, génériques – les dérives et les croisements des canons, les retours aux origines –, institutionnels, génétiques... et bien d'autres encore ! Les communications seront d’une durée de vingt minutes et suivies d’une période de questions de dix minutes. Veuillez nous faire parvenir une proposition d'environ 250 mots, accompagnée d'un titre, d’une bibliographie indicative et d'une courte notice biobibliographique (avec votre institution d'attache et vos coordonnées), d'ici le 30 mars 2016, à l'adresse électronique suivante : villeneuve.mathieu.3@courrier.uqam.ca.
Colloque universitaire Exodes et voyages infinis
Dans le cadre de la 33e édition du Congrès Boréal
Du 20 au 22 mai 2016 à l'Espace théâtre de Mont-Laurier
* Veuillez noter que le colloque ne peut s'engager à rembourser les dépenses des participants. Néanmoins, il sera possible de partager les coûts de déplacement grâce au covoiturage. Un hébergement à prix abordable sera aussi offert aux congressistes. Pour plus de détails, consultez la page Facebook « Congrès Boréal » ou communiquez avec Mathieu Villeneuve.