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La littérature québécoise: sa vie, son œuvre. Mises à l’épreuve d’hypothèses critiques

Appel à communication

Avril 2020
Université McGill
Colloque organisé par David Bélanger et Michel Biron

Une hypothèse englobante sur l’histoire de la littérature québécoise voudrait qu’au fond, avec une persistance peu égalée dans les littératures modernes, on pose plusieurs hypothèses sur la littérature québécoise. Ce métaconstat servira de phare à ce colloque qui se donnera pour but de réévaluer ces hypothèses.

On doit la première de ces propositions à Lord Durham sur le peuple «sans histoire et sans littérature». S’ensuivront les réflexions sur la vertu nationalisable des Canadiens français (Camille Roy, 1904), sur l’amour manquant dans nos premières fictions (Jeanne Lapointe, 1954; Jean LeMoyne, 1961), sur notre «tradition» ou même notre «littérature» à inventer (Georges-André Vachon, 1968; Nicolas Fortin, 1994), sur nos conflits de codes ou notre entêtement carnavalesque (André Belleau, 1980; 1986), sur notre roman à l’imparfait ou notre institution proéminente (Gilles Marcotte, 1976; 1980; Pierre Lefebvre, 2009), sur notre surconscience linguistique (Lise Gauvin, 2000), sur l’écriture féminine contrainte de se développer dans la maison du père (Patricia Smart, 1988), sur l’héritage de la pauvreté (Yvon Rivard, 1998), sur l’américanité (Jean-François Chassay, 1995; Jean Morency, 1994), sur notre tournant postnational (Pierre Nepveu, 1988), postcolonial (Marie Vautier, 1994) ou postmoderne (Janet Paterson, 1990), sur la normalisation de notre littérature (François Ricard, 1992), sur notre absence de maître (Michel Biron, 2000), notre absence d’aventure (Isabelle Daunais) ou plus généralement sur notre problème de legs (Karine Cellard et Martine-Emmanuelle Lapointe, 2011): tout cela laisse à voir une histoire littéraire en courtepointe (Cambron, 2001). Cette liste ne sait toucher l’intégralité de ces hypothèses, elle ne suggère que l’ampleur d’un phénomène pour le moins étonnant.

Ces hypothèses toutefois, loin de n’être que des produits savants à usage savant, constituent le plus souvent les jalons de notre récit littéraire collectif. C’est par ces hypothèses que nous enseignons les œuvres de notre littérature, que nous construisons nos histoires, que nous cataloguons – parfois – des œuvres moins connues. Le colloque La littérature québécoise: sa vie, son œuvre cherchera moins à effectuer un bilan de près de deux siècles de propositions critiques qu’à effectuer un retour sur celles-ci. Un peu à la manière du retour historiographique auquel nous assistons depuis quelques années – sur la place de l’esclavage en Nouvelle-France ou sur le traitement des peuples des Premières nations, notamment –, ce retour vise à ce que nous réévaluions les automatismes et les apories que recouvrent ces lectures, mais aussi les traits productifs et les possibles. 

Les participants seront donc invités à discuter l’hypothèse de leur choix. Ils pourront:

  • réévaluer cette hypothèse à l’aide d’un nouveau corpus;
  • la contester avec une contre-hypothèse; 
  • en expliciter les fondements contextuels (historiques, savants) pour en mieux comprendre le fonctionnement;
  • éclairer les zones d’ombre, les oublis, les manques; 
  • établir une tradition critique entre diverses hypothèses;
  • penser les réseaux intellectuels ou écoles critiques fédérant les propositions critiques; 
  • mettre au jour les débouchés d’une hypothèse, sa pérennité, ses déclinaisons; 
  • souligner la prégnance de certaines hypothèses en regard d’autres.

Nous prions les contributeurs de nous faire parvenir à cette adresse: belanger.david@uqam.ca leur proposition d’environ 300 mots avant le 15 septembre 2019

Consultez l'appel complet en pièce jointe.

Participation / Organisation

Organisateur non-membre
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