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L’imaginaire des genres

Appel à communication

Journée d’étude organisée à l’Université Grenoble Alpes le 5 juin 2019 par l’UMR Litt&Arts (UGA) et le Centre de recherche Figura (UQAM)

On s’est interrogé, ces dernières années, sur le «savoir des genres» (Baroni, 2007). Nous voudrions, en déplaçant un peu la perspective, nous intéresser à leur imaginaire.

La notion d’imaginaire générique a été avancée en 2012 par Christine Planté (2012). Elle se modèle sur celle d’imaginaire linguistique, théorisée par Anne-Marie Houdebine (2002), qui définit par cette formule le «rapport (ou [l]es représentations) du sujet parlant à la langue» (Houdebine, 2002: 11); cet imaginaire (ensemble d’attitudes) mêle aux  normes objectives des normes subjectives, parmi lesquelles des normes fictives. Par imaginaire générique, Christine Planté désigne alors les «représentations des sujets lisant et écrivant, nourries par toute une tradition critique, des stéréotypes culturels et des lectures largement partagées». Son étude s’attache, en particulier, au «genre des genres» (Planté, 212: 28, c’est-à-dire à l’articulation entre les genres (littéraires) et le genre (gender). On constate en effet que les discours critiques sur la littérature, à partir du tournant des XVIIIe et XIXe siècles, ont souvent une vision genrée des catégories littéraires, construisant des fictions que contredisent parfois les données objectives: l’épopée ainsi serait masculine, et le roman, féminin (tout comme l’épistolaire); au sein du genre romanesque, le roman sentimental serait féminin, et le roman de mœurs, masculin…

Mais l’imaginaire investit plus largement la pratique et la lecture des genres littéraires ou artistiques: il se trouve mobilisé dans la formation d’axiologies (il y aurait de «bon » et de «mauvais genres»), il intervient dans l’activité de modélisation (on pourrait avancer que l’épopée occupe une place dans l’imaginaire du roman), il contribue à la recherche de positionnements dans le champ littéraire ou artistique (ainsi la nouvelle de l’époque romantique oscille entre affectation d’humilité  ‒ Nodier se dit «pauvre nouvellier» ‒ et aristocratisme revendiqué – celui de Balzac dans Les Fantaisies de Claudine)… Il joue un rôle dans la constitution même des genres, comme le montre Michel Fournier lorsqu’il étudie la formation et les transformations, au XVIIe siècle, de l’espace imaginaire du roman (moderne). Il trouve également un vecteur dans les modalités de production/réception des genres (on a pu mettre en évidence, il y a peu, un «imaginaire sériel» [Fruoco, 2017]), et peut-être dans leurs supports médiatiques (Thérenty, 2009)…

C’est ce rôle, multiforme (et peut-être sous-évalué), de l’imaginaire dans les processus de création et de réception des genres littéraires et artistiques qu’il s’agira d’examiner, au cours d’une journée d’étude exploratoire, préparant un colloque.

Cette journée aura lieu à l’Université Grenoble-Alpes le 5 juin 2019.
Les propositions de communication (400-500 mots) sont à envoyer à Chantal Massol (chantal.massol@univ-grenoble-alpes.fr) ou à Véronique Cnockaert (cnockaert.veronique@uqam.ca) avant le 15 février 2019.
 

Participation / Organisation

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