Propulsé par Drupal

(Re)découvrir Nelly Arcan - Colloque international

Appel à communication

Colloque international à Paris les 16 et 17 septembre 2019
École des Hautes Études en Sciences Sociales
Maison de la Poésie
Bibliothèque Gaston-Miron – Études québécoises

Organisé par Lilas Bass (EHESS), Isabelle Boisclair (Université de Sherbrooke), Lucile Dumont (EHESS, Paris 1), Catherine Parent (Université de Sherbrooke-Université Laval), Lori Saint-Martin (UQAM).

Nelly Arcan est une écrivaine d’origine québécoise. Putain, son premier livre, publié en 2001, est rapidement devenu un bestseller et a été retenu dans les sélections des prix Médicis et Femina. Par la suite, Arcan a publié une autre autofiction, deux romans, des chroniques journalistiques et un album illustré. Ces volumes ont été suivis par la publication d’un essai posthume, Burqa de chair1. Elle s’est donné la mort en septembre 2009.
L’entrée de Nelly Arcan sur la scène littéraire est inséparable de l’accueil reçu par Putain. Le travail éditorial et le cadrage médiatique de sa réception, focalisés sur la dimension sexuelle de l’ouvrage, en ont fait l’objet d’un scandale – le corps et les discours de l’autrice ont été, à ce propos, considérés comme des incarnations privilégiées de cette réception. Ce faisant, la réception a contribué, au Québec et à plus forte raison en France, à évacuer la portée littéraire, philosophique, politique et sociale de cette oeuvre et des suivantes. Tandis que le Québec connaît aujourd’hui un regain d’intérêt pour l’oeuvre de Nelly Arcan, force est de constater la relative absence de postérité littéraire et universitaire de ses oeuvres en France.
Pourtant, leur qualité littéraire, leur portée sociopolitique et leur caractère à la fois actuel et atemporel sont incontestables. Sur le plan thématique, Arcan a abordé de nombreuses questions, du diktat de la beauté dans les sociétés contemporaines jusqu’au suicide, en passant par l’économie des échanges sexuels et la tyrannie des rapports familiaux. Son oeuvre est multiforme: une partie de ses productions s’inscrit dans un héritage autofictionnel, une autre prolonge les interrogations propres à la forme romanesque, d’autres écrits encore ont proposé de travailler les dialogues cinématographiques ou de tisser des liens entre littérature et danse contemporaine. Enfin, la dimension sociale des réflexions et des écrits d’Arcan trouve un écho particulier dans de nombreux débats, qu’il s’agisse de replacer ses prises de position dans le cadre d’une «troisième vague» du féminisme ou de situer son travail dans les luttes pour la légitimation du genre autofictionnel. Il paraît donc curieux qu’une oeuvre d’une telle contemporanéité, portée par une langue riche et novatrice, ne conserve qu’une place très marginale dans les corpus littéraires en langue française.
Dix ans après le suicide de Nelly Arcan, il nous semble ainsi nécessaire de donner à ce colloque un double objectif: rendre un digne hommage à Nelly Arcan, à la fois universitaire et littéraire; et encourager la (re)découverte de son oeuvre en convoquant l’ensemble des disciplines qui pourraient, de près comme de loin, toucher au propos de l’autrice. Dans cette perspective, ce colloque vise à réunir les chercheurs et chercheuses dont les travaux portent sur l’oeuvre arcanienne, qu’ils ou elles la fréquentent de longue date ou depuis peu, et qu’ils ou elles souhaitent présenter des travaux en cours ou soumettre son oeuvre à de nouvelles questions.
Les deux journées du colloque se dérouleront à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Dans le cadre du colloque, la soirée du 16 septembre sera consacrée à des lectures/performances inédites de l’oeuvre de Nelly Arcan par les écrivaines Mélikah Abdelmoumen, Chloé Delaume, Martine Delvaux et Camille Laurens. La soirée se tiendra à
la Maison de la poésie. Le colloque se clôturera le 17 septembre par un cocktail à la Bibliothèque Gaston-Miron – Études québécoises.

Les propositions de communication devront interroger les écrits de Nelly Arcan ainsi que leurs conditions de production, de circulation et de réception. Elles pourront être en lien avec les disciplines et les approches théoriques suivantes: études littéraires, études de genre, études féministes et queer, études médiatiques, sociologie, psychanalyse, philosophie, science politique. Les propositions de communication pourront s’inscrire dans les axes cidessous, sans qu’ils soient exclusifs d’autres entrées dans l’oeuvre:

  • Forme et style
  • Autofiction
  • Fiction(s) sociale(s)
  • Genre, corps et sexualité
  • Transactions sexuelles et travail du sexe
  • Mélancolie, folie, suicide
  • Nelly Arcan et la philosophie
  • Corps et corpus politique
  • Posture(s) auctoriale(s) et figure d’autrice
  • Réceptions littéraires et médiatiques
  • Traduction et circulation internationale des oeuvres

Les propositions, d’une longueur maximale de 400 mots, devront être accompagnées d’une courte notice biobibliographique et envoyées à l’adresse suivante: colloquearcan2019@gmail.com avant le 31 mars 2019.
 

Elles seront soumises à l’évaluation du comité scientifique, composé de: Lilas Bass (EHESS); Mylène Bédard (Université Laval); Isabelle Boisclair (Université de Sherbrooke); Bruno Blanckeman (Paris 3); Christine Detréz (ENS Lyon); Jean-Michel Devésa (Université de Limoges); Lucile Dumont (EHESS, Paris 1); Isabelle Grell (ITEM-ENS/CNRS); Barbara Havercroft (University of Toronto); Audrey Lasserre (UCLouvain); Delphine Naudier (Paris 8-Paris Nanterre); Catherine Parent (Université de Sherbrooke-Université Laval); Juliette Rennes (EHESS); Lori Saint-Martin (UQAM); Gisèle Sapiro (EHESS); Michèle Schaal (Iowa State University); Mélissa Thériault (UQTR).

Une réponse sera transmise au début du mois de mai.

N.B. Le comité organisateur du colloque ne peut s’engager pour la prise en charge de l’ensemble des frais de déplacement et d’hébergement. Les demandes de financement seront cependant examinées attentivement et pourraient donner lieu à une prise en charge partielle. Le comité encourage vivement les participant·e·s à s’adresser également à leurs institutions de rattachement respectives afin d’assurer la participation au colloque.

Fichier·s joint·s: