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Ce que peut un texte. Littérature et politique en régime contemporain

Chantier

Période d'activité: 
2012
Chercheur responsable: 

« Ce que peut le corps, personne jusqu'à présent ne l'a déterminé » (Éthique, III, 2, scolie). L'interrogation de Spinoza s'applique aussi à la notion de texte et surtout à son efficace dans l'espace contemporain : comment déterminer aujourd'hui ce qu'un texte peut, éthiquement et politiquement? Comment en effet l’objet littéraire accroît-il la puissance d'agir et de penser de ses lecteurs? Quels usages fait-on de la littérature pour contribuer à l'institution et la transformation d'une communauté? L'hypothèse à l'origine de ce chantier de recherche est qu'une mutation à la fois historique et esthétique, qui a bouleversé en même temps la pratique des écrivains et le discours des théoriciens, a rendu désuètes les réponses traditionnelles à ces questions. Ni la conviction avant-gardiste qui présuppose une homologie entre la rupture littéraire et la contestation politique, ni la doctrine de l'engagement qui réduit la littérature à une rhétorique délibérative ne suffisent à décrire les effets éthiques et politiques qui peuvent être engendrés par l'écriture et la lecture des textes.

Ce chantier de recherche, placé sous la responsabilité de Jean-François Hamel (UQAM) et d’Alain Farah (McGill), a pour objectif d’établir un état des lieux des propositions contemporaines relatives au nouage de la littérature et de la politique, qu'elles émanent d'écrivains ou de critiques. Deux axes seront valorisés, qui correspondent aux champs de spécialisation des chercheurs : un premier axe intéressé par les pratiques d'écriture et les discours d'accompagnement (entretiens, préfaces, essais, etc.) à travers lesquels les écrivains réfléchissent les enjeux éthiques et politiques de leur poétique ; un deuxième axe tourné vers les pratiques de lecture mises en œuvre dans les discours critiques et théoriques contemporains qui investissent un imaginaire politique de la littérature. En somme, il s’agira, par l'examen et la discussion d'interventions récentes d'écrivains et de critiques, de poser les premiers jalons d’un programme de recherche pour lequel une demande de financement sera ultérieurement déposée auprès du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada. Les activités de ce chantier à vocation exploratoire permettront de produire un bilan provisoire des pratiques littéraires et des démarches critiques qui, dans le champ littéraire contemporain, redéfinissent la relation des activités d’écriture et de lecture à la pensée critique.

 

Les activités de ce chantier seront les suivantes : a) constitution d’un groupe de travail réunissant professeurs et étudiants ; b) organisation de quelques conférences publiques à l’hiver 2012 autour de publications récentes, dont l’enregistrement pourra être mis en ligne sur le site de l’OIC ; c) mise sur pied d’une journée d’études rassemblant les responsables de l’équipe et les étudiants associés au chantier, dont les actes pourront aussi être diffusés par l’OIC en format sonore ; d) dépôt d’une demande de subvention au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada en octobre 2012.

Conférenciers pressentis : Sylvie Servoise (Université du Mans, France); Martin Jalbert (Collège Marie-Victorin, Québec); Nathalie Quintane (écrivaine, France).

 

Étudiants associés : Laurence Côté-Fournier (UQAM), coordonnatrice des activités;  Julien Lefort (UQAM); Christian Guay-Poliquin (UQAM); Iraïs Landry (UQAM); Marie Pier Tardif (UQAM), Simon Arès (McGill) ; Félix-Antoine Lorrain (McGill).