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De marche en marche, Habiter le monde

Chantier

Période d'activité: 
2010 - 2011
Chercheur responsable: 

Afin de réunir les chercheurs de Figura intéressés par les questions relatives à l’espace et d’ouvrir un chantier sur ce sujet, un colloque à l’ACFAS sera organisé en mai prochain à Sherbrooke, sur le thème « De marche en marche, habiter le monde ». Les interventions –  communications et tables rondes – seront par la suite mises en ligne sur 1e site Web de l’Observatoire de l’Imaginaire Contemporain, sous forme de textes archivés et d’enregistrement audio. Cette initiative émane de l’équipe de recherche-création de La Traversée, qui tente ainsi d’établir des liens avec d’autres chercheurs du Centre.

Le colloque intitulé De marche en marche, habiter le monde et organisé par Rachel Bouvet et Benoit Bordeleau propose de rouvrir la question formulée par Martin Heidegger dans son article « L’homme habite en poète...» : « Mais comment "l’homme" [...] pourrait-il habiter en poète? Toute habitation n’est-elle pas à jamais incompatible avec la manière des poètes? » (1958 [1954], p. 224). Comment l’habiter est-il possible dans le contexte actuel? Comme le titre de ce colloque le suggère, la marche agira comme figure liante des habitats abordés : la maison, la ville et le vaste. La polysémie du mot marche appelle non seulement 1’acte de marcher, mais aussi cette surface où l’on pose le pied, voire l’écoulement du temps. Un retour à l’étymologie du mot renvoie aussi à l’idée de faire une empreinte (du francique markön) ainsi que les marques signalant une frontière provinciale (du germanique marka);  cette dernière acception introduit l’idée de seuil, voire de passage.

Il s’agira donc d’aborder la maison, la ville et le vaste comme s’il s’agissait de trois marches, de trois seuils, de déplier l’espace en fonction de degrés de grandeur. La maison a déjà été présentée chez Bachelard comme force d’intégration dont le principe liant serait celui de la rêverie; dans la vie de l’homme, la maison « évince des contingences, multiplie ses "conseils de continuité. » (La Poétique de l’espace, 2007 [1957], p. 26). La ville, chez Walter Benjamin, est quant à elle posée comme paysage, mais aussi comme chambre pour le flâneur, l’une des figures phares de sa réflexion. Quelles sont les modalités de la flânerie dans l’environnement urbain actuel et comment permet-elle d’habiter la ville? La troisième marche de ce colloque nous conduira vers une question paradoxale, étant donné que le vaste semble repousser l’idée même d’habitation. Comment envisager l’habiter sous l’angle du voyage, dans lequel les lieux sont successivement occupés et quittés?