Imaginaire de la surveillance à l'époque de la gouvernementalité algorithmique

Le projet de recherche l’imaginaire de la surveillance à l’époque de la gouvernementalité algorithimique propose d’analyser et de théoriser l’imaginaire artistique, cinématographique littéraire de la surveillance de la vie quotidienne à l’époque des données massives (Big Data), afin de contribuer à la réflexion sur nos usages quotidiens des dispositifs techniques et leurs conséquences.

Le projet vise 1) à effectuer des analyse qualitatives d’oeuvres de fiction et esthétique qui mettent en récits et en images les usages, les contreusages et les savoirs découlant de la gouvernementalité algorithmique. Ces analyses contribueront quantitativement à la constitution d’un corpus d’oeuvres de fiction et esthétiques qui traitant de la surveillance et de sa productivité dans les arts, le cinéma (incluant les séries télévisées) et la littérature (incluant la bande dessinée); 2) à développer des outils d’analyse sémiotique pertinents et opérationnels pour comprendre cet imaginaire; et 3) à présenter les analyses qualitatives, le corpus, les travaux théoriques et les activités de diffusion liées au projet sous la forme d’un répertoire de la recherche en cours en ligne et en libre accès. Loin de se restreindre à un genre ou un mode narratif, ou de l’associer à un genre comme la sciencefiction, voire à créer un sousgenre, il s’agit de considérer le contexte de réception critique de la gouvernementalité algorithmique en sciences sociales, en sciences politiques et en communications comme la matière première qui alimente l’imaginaire des oeuvres esthétiques et de fiction. Partant de l’hypothèse que la surveillance dans l’imaginaire des oeuvres se manifeste sous la forme de tracés, de patterns et de parcours des comportements des individus, le projet entend actualiser les travaux sur la vie quotidienne de Michel de Certeau en l’alliant à la sémiotique asignifiante des formes de vie pour analyser des oeuvres dans le contexte contemporain de la ludification et la totalisation de la captation des manières d’agir intimes et sociales des subjectivités. Si la littérature sur le sujet est vaste dans les domaines des sciences sociales et politiques ainsi qu’en communications, aucune étude ne s’est intéressée à ses prolongements dans l’imaginaire des oeuvres esthétiques et de fiction. Notre projet entend combler cette lacune en en proposant des analyses qualitatives. En outre, la diffusion de ces recherches impactera les travaux sur l’imaginaire contemporain des inégalités épistémiques et des rapports de pouvoir produits par les dispositifs technologiques ainsi que des potentialités et des contreusages de ceux-ci. Le projet contribuera aussi aux études en arts, en cinéma et en littérature de tendance pragmatique en démontrant le potentiel d’action des mises en récits et en images. Enfin, le projet entend contribuer, sur le plan théorique, à l’élaboration d’outils d’analyse dans les études sur l’imaginaire et en sémiotique qui concernent l’imaginaire de la surveillance en reprenant et développant des concepts sémiotiques, comme le diagramme, qui ont trait à la formalisation de la vie des individus qui capte et représente leurs actions, affections et désirs au quotidien.