L’objectif du groupe de recherche «Montréal, territoire et terrain» est double. D’une part, il vise à pousser des élèves du secondaire à prendre la mesure de la pertinence sociale et artistique de leur point de vue sur le territoire par l’entremise du récit et des arts numériques issus des nouvelles technologies immersives. D’autre part, il planifie faire un pont entre différents quartiers de Montréal, en encourageant un dialogue par l’entremise de la création. À l’automne 2020 se tiendront des ateliers de création littéraire, avec les élèves de deux écoles secondaires, axés sur le thème de leur parcours et de ses corollaires (par exemple: le chemin parcouru de la maison à l'école). Par ailleurs, des équipes du Wapikoni mobile, habituées à capter la réalité des communautés autochtones produiront des vidéos portant sur cette question du territoire. Ces vidéos serviront d’exemple ou d’inspiration pour les élèves, qui seront amenés en mai et juin 2021 à travailler avec des appareils photographiques numériques pour produire leur propre récit de leur territoire. Enfin, une exposition immersive à 360 degrés prendra place dans des installations extérieures (apportées pour l’événement dans la cour d’école), et mettra de l’avant les créations des élèves. Cette exposition sera projetée à la fois dans les deux écoles jumelées.
L’élément fondamental de ce projet réside dans les ateliers de création et dans le développement artistique des élèves, ainsi que dans leur interprétation de leur parcours à travers le récit. En tant que créateurs, les élèves seront donc les principaux actants de ce projet, et c’est bien leur perspective qui sera mise de l’avant, en tant que perspective. Ces élèves seront chacun en pleine possession de leur récit et de leur projet, tout en pouvant choisir de demeurer anonyme s’ils le désirent. Un groupe de chercheurs, spécialisés en recherche-création, en éducation, en arts et en récits multimédias, montera avec eux ces projets mêlant art visuel et création littéraire.
L’exercice cherchera par la même occasion à désamorcer les représentations du soi favorisées par les réseaux sociaux (algorithmes de proximité géographique, algorithmes de «J’aime» communs, algorithmes des «Amis en commun», etc.). En effet, les écoles jumelées partageront leurs projets créatifs et le feront en dehors des contraintes physiques, technologiques et algorithmiques actuellement caractéristiques des «territoires» numériques qui composent l’espace familier des étudiants.