Les droits et les devoirs des créateurs ont récemment été au coeur de débats majeurs et même de procès. La succession rapide des affaires pour appropriation culturelle, plagiat, pédopornographie, etc., laisse l'impression de malentendus profonds : entre le public et le milieu de l'art d'une part, entre ces derniers et la justice d'autre part, mais aussi au sein du public et à l'intérieur du monde de l'art, qui apparaissent de plus en plus divisés.
Notre équipe, formés de spécialistes du droit, de l’art et du discours, propose de revenir sur ces polémiques et affaires judiciarisées entourant la liberté de création, avec pour objectif de saisir les conflits de normes qui les travaillent. Une démarche comparative permet de mettre en regard le Canada et la France, dont les situations sont contrastées sur le plan juridique et judiciaire, mais comparables sur le celui de l'évolution des pratiques artistiques et des débats sociaux. Une perspective diachronique permet de ressaisir la situation actuelle dans la continuité du 20e siècle. Enfin, si notre équipe fait de la création littéraire son terrain d'observation privilégié, elle envisage toutes les pratiques de création dans une acceptation large, afin de s'ouvrir à une variété de définitions de l'art, de l'artiste et de leurs fonctions.