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Titres manquants : speed colloque en recherche-création

Appel à communication

Speed-colloque en Recherche-Création

TITRES MANQUANTS

Vendredi le 9 mars 2018
Centre de recherche Figura
Université du Québec à Montréal

Date limite (propositions) : 28 janvier 2018

"L'histoire est un livre infini que nous écrivons et lisons et tâchons de comprendre, et dans lequel, aussi, on nous écrit nous-mêmes."
-Carlyle

Combien de figures d’écrivains, de critiques, d’éditeurs au sein des textes marquent ces textes d’une indétermination, d’un vertige, pointent la facticité des œuvres de fiction ? Combien d’œuvres dans les œuvres appartiennent à la bibliothèque imaginaire si savamment enrichie par Borges ?

Pas assez. Et nous cherchons quelques titres manquants.

Les supercheries, impostures, feintises et autres manèges littéraires parsèment les pratiques ludiques et méta de nombres d’écrivain.e.s contemporain.e.s. Qu’en est-il des lecteurs et lectrices ? Ont-ils eux aussi la possibilité de mentir, de feindre, de remettre aux auteurs la monnaie de leur pièce ?

Dans De l’imposture en littérature, Enrique Vila-Matas confie à Jean Echenoz une idée fantaisiste, c’est celle de notre speed-colloque : « Je trouve extrêmement séduisante l’idée de présenter des livres inexistants, et cela me rappelle une pratique inaugurée par Borges consistant à faire la critique d’un livre imaginaire. » La proposition de l’écrivain catalan est effectivement séduisante.

Présenter des livres inexistants.

Jean-Benoît Puech s’adonne à la fausse critique en série dans le Roman d’un lecteur.
Tanguy Viel se prend à imaginer (et ironiser) un roman américain dans La disparition de Jim Sullivan.
Camille Laurens place sur la route de son personnage le livre Index qui lui raconte sa vie.
David Turgeon invente une dizaine de romans savoureux ; des bestsellers écrits en rafale dans Le continent de plastique.
Andrée A. Michaud évoque le livre qu’elle aurait pu écrire au lieu d’écrire celui qu’elle écrit dans Routes secondaires.

Il n’existe pas une façon de parler des livres qui n’existent pas. C’est à l’invention des œuvres, à l’inventivité, que vous convie alors ce colloque.

Le sujet, c’est la littérature : celle qu’on écrit et celle qu’on lit. Celle qu’on n’écrit pas, celle qui s’écrira quand même. Ce dont on ne parle pas, ce dont il faut parler, en parler sans en parler, écrire entre les lignes, dans les livres qui ne sont pas des livres, mais des livres miroirs.

Il est ici possible d’ouvrir la réflexion à un champ plus large. Entre l’interrogation de Pierre Bayard dans Comment parler des livres que l’on n’a pas lus? et la proposition éhontée de Vila-Matas, se trouve un espace de réflexion sur les limites de l’interprétation, du discours critique, sur la définition même d’un livre et sur la lecture que nous en faisons. Sur les impossibilités de la création, sur ses strates, ses pièges, et sur sa mauvaise foi.

Le speed-colloque en recherche-création titres manquants sera l’occasion de penser les formes et stratégies de transmission, de mettre à mal les narrations, de créer du suspense, d’explorer des postures, de déjouer des attentes, avec au cœur, le projet d’augmenter une bibliothèque fictive qui nous permet d’interroger la fiction.

- Les présentations feintes peuvent s’affirmer comme discours critiques, théories, analyses, comptes rendus, plaidoyers, anecdotes, avis d’intention, lectures, mensonges, pastiches, plagiats, inventions, souvenirs, étonnements, confusions, jeux, machinations, complots, impostures, et autres tentatives de création.

De vrais livres auront droit à de fausses lectures, de vraies lectures s’appliqueront à de faux livres ; tout cela afin de prendre part à une expérience de création visant à mettre en lumière ce que la lecture des œuvres crée, et ce qu’en contrepartie, la création révèle de l’acte de lecture.

Toute la communauté universitaire et artistique est invitée à prendre part à cette journée de réflexion et de discussion qui sera rythmée par de courtes présentations. La formule du speed-colloque est simple et conviviale : chaque participant.e aura à présenter une communication de cinq minutes, laquelle sera suivie de brefs échanges.

L’événement aura lieu à l’Université du Québec à Montréal le 9 mars 2018.

Les propositions de communication (200 mots maximum), accompagnées d’une brève notice biobibliographique et d’un titre (correspondant au titre du livre inexistant), devront être envoyées au plus tard le 28 janvier 2018 à : quartierf@hotmail.com

Une activité du Cercle de recherche-création
Quartier suspect

Participation / Organisation

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