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A-2018 - Pratiques sémiotiques de l’espace: le paysage, le parcours, la carte, l’habiter

Individu·s lié·s: 
Horaire du séminaire: 

Automne 2018

Département d'études littéraires - UQAM

OBJECTIF

Le but du séminaire est d’explorer les pratiques sémiotiques de l’espace à partir de quatre problématiques spécifiques: celles du paysage, du parcours, de la carte et de l’habiter. La perspective interdisciplinaire permet de mieux comprendre comment l’être interagit avec l’espace environnant, comment s’effectue la construction de la signification spatiale. L’objectif est d’amener les étudiants-es à réfléchir aux questions concernant l’espace à partir des notions et théories élaborées dans ce champ d’études et de leur donner les outils nécessaires afin de mener à bien des analyses sémiotiques d’objets spécifiques.

PROBLÉMATIQUE

Tantôt envisagé sous l’angle de la culture, de la représentation, de la structure ou de l’imaginaire, le rapport de l’être humain à l’espace détermine en grande partie la façon dont il élabore les signes. Si des lois générales semblent s’appliquer à l’espace, il ne faut pas oublier que la conception de l’espace diffère selon les cultures; il est donc important de saisir les présupposés et les enjeux qui la sous-tendent. La relation que chaque sujet entretient avec son environnement influence largement la façon dont il interagit avec les textes et les images, aussi bien en ce qui concerne l’écriture que la lecture, deux activités sémiotiques qui construisent chacune à leur manière des espaces imaginaires.

Mode privilégié de pratiquer l’espace environnant, le paysage est beaucoup plus qu’un morceau de pays, une étendue de terre. Il s’agit d’une construction, d’un acte qui implique un arrêt, aussi minime soit-il, un cadrage, un point de vue, un ensemble de filtres culturels et esthétiques, une sélection parmi les éléments naturels présents dans l’environnement physique. L’étude sémiotique du paysage mettra à contribution l’histoire de l’art, la géographie, la philosophie, la géopoétique et donnera lieu à des analyses d’objets diversifiés : des textes littéraires, des tableaux, des photos, des films.

Pratiquer l’espace, c’est aussi le parcourir, le connaître par le mouvement, celui du corps en marche, en route ou en vol; c’est se déplacer d’un point à un autre, selon un itinéraire décidé ou non au départ, à pied, à dos de cheval, en voiture ou en avion; suivre le même chemin que ses ancêtres ou au contraire déambuler dans des contrées inconnues. La question du parcours soulève tout le problème des origines nomades de l’humanité, de sa progressive sédentarisation, des voyages et des errances qui n’ont pas cessé depuis. Afin de comprendre les différentes conceptions de l’espace, nous ferons appel à la sémiotique de la culture de Lotman, à l’anthropologie, à la philosophie, à la critique portant sur le récit de voyage.

Manière conventionnelle de pratiquer l’espace, la carte géographique occasionne toutes sortes de gestes : baliser son itinéraire ou retrouver son chemin sont sans doute les plus habituels, mais la lecture permet également d’imaginer les lieux, de rêver, tout simplement, à partir des lignes, des noms, des formes et des pointillés. L’appréhension de la carte géographique met en œuvre des facultés d’observation, d’orientation, de repérage, une connaissance des conventions, une saisie abstraite de l’espace, le plus souvent « vu d’en haut », comme le veut la coutume. C’est surtout la géographie qui nous fournira les éléments essentiels à l’étude sémiotique de la carte, mais nous ferons appel, pour l’analyse, à divers objets en lien avec la cartographie, notamment les textes littéraires agrémentés de cartes et la peinture cartographique.

Comment habitons-nous le monde? Bachelard considérait que le premier espace connu par l’être humain est celui de la maison. Il faudra donc se demander de quelle manière cette relation s’institue, ce qui la fonde, comment se définissent les maisons de substitution, ce qui distingue la maison du sédentaire de la tente du nomade, du nid, du refuge, de la cabane, etc. La philosophie, mais aussi l’architecture et la géographie, seront convoquées pour approfondir cette réflexion sur «l’habiter poétique» et analyser certaines de ses représentations.

 

Statut du séminaire: 
Terminé