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H-2019 - L’histoire de l’art au prisme des animal studies

Individu·s lié·s: 
Horaire du séminaire: 

Hiver 2019

Département d'histoire de l'art, UQAM

Voilà une vingtaine d’années environ, les animal studies, ou études animales, investissaient les domaines de la philosophie, de la littérature et des sciences, ainsi qu’en témoignent les nombreux ouvrages consacrés à la «question animale». Sur fond de catastrophe écologique et d’extinction des espèces (Engélibert, 2011), une nouvelle remise en cause de l’anthropocentrisme s’amorçait alors, à la faveur notamment des apports de la philosophie éthique (Jeangène Vilmer, 2011) posant avec une nouvelle acuité la question du statut moral de l’animal, auquel on reconnait désormais une sensibilité et des droits. La littérature refondait au moment les mythes et les imaginaires animaliers, jusqu’à faire des bêtes l’argument de nouvelles fresques historiques (Del Amo, 2016), tandis que l’éthologie se mettait à parler de «cultures animales» (Lestel, 2001) ébranlant ainsi les fondements humanistes du sujet.

Bien que plus tardivement et plus modestement, les études animales ont fait leur entrée en histoire de l’art. C’est ainsi que des expositions récentes, dont Beauté animale présentée en 2012 au Grand Palais à Paris, procèdent à une relecture de la place occupée par l’animal dans l’art occidental. Fonctions symboliques des bestiaires, rôle des ménageries, cabinets de curiosités et zoos dans la création artistique, statut des dessins naturalistes, spécificité du regard taxidermiste, prestige de la physiognomonie, l’animal dans la satire sociale, l’artiste en animal, c’est à une redéfinition de l’être-animal que ces expositions en appellent, sous l’impulsion éthique et épistémologique des animal studies. En art contemporain plus particulièrement, la «question animale» prend un tour critique et militant (Aloi, 2015 ; Zammit-Lucia, 2017), par la prise en considération des enjeux vivants ou morts. L’admissibilité éthique de certaines œuvres ou expositions fait débat.
Ce séminaire est animé de l’intention d’évaluer l’apport des animal studies à l’histoire de l’art, sans limitation de périodes, de médiums et pratiques, en conviant les participant.e.s à se familiariser avec les méthodes et les questions phares de cette approche en pleine effervescence. L’animal, ce nouvel «Autre», s’imposera comme une figure d’altérité à mettre en connivence avec celles rencontrées dans les autres études critiques (études féministes, postcoloniales, subalternes, culturelles, etc.).
Statut du séminaire: 
Terminé