H-2020 - Lettres autres-qu’humaines

La relation tissée entre les lettres et la nature (faute d’un meilleur mot) a fait l’objet de nombreuses études, nomenclatures, définitions et expériences. Ce séminaire sera consacré à l’examen critique de ces relations, autant les plus évidentes et les plus communes, que celles plus marginales –voire vacillantes et spéculatives. L’étude de la relation littérature/nature est davantage connue et pratiquée dans le milieu universitaire anglophone sous le nom d’ecocriticism. Dans les deux dernières décennies et souvent en fonction d’enjeux culturels distincts, l’étude a pris racine dans le milieu francophone (surtout franco-européen) où elle s’est fait connaître sous le nom d’écopoétique. Ces approches, consacrées et institutionnalisées, constitueront le noyau gravitationnel du séminaire. Or, s’il y a un tel centre, il y a également des périphéries, que nous voudrons examiner et investir. À cette fin, nous effectuerons des comparaisons avec des théories et des pratiques qui ne sont pas explicitement littéraires, mais qui y sont parfois associées, en puisant notamment dans le champ des théories culturelles (humanités environnementales, les plant et animal studies, etc.), les arts visuels et la sémiotique. Nous voudrons ainsi réfléchir aux particularités disciplinaires de la littérature, entendue comme champ d’études et de pratiques, et cultiver une disposition spéculative à son endroit. Dans ces circonstances, l’entretien d’une disposition pragmatique nous paraît essentiel. Nous chercherons ainsi à accorder les réflexions théoriques à l’exploration de formes innovantes en matière de recherche et d’évaluation –ce qui explique le nombre important de séances réservées à des enjeux méthodologiques. Quels avenirs littéraires pouvons-nous envisager? Et surtout, quels avenirs littéraires qui se déploieraient avec l’autre-qu’humain?