Par Madame G. M. de Rochmondet. Introduction, notes et bibliographie de Benoit Léger. Presses de l'Université d'Ottawa, 2009.
Présentation
En 1830, Madame G. M. de Rochmondet publie à compte d’auteur des Études sur la traduction de l’anglais. L’identité exacte de l’auteure conserve tout son mystère; elle ne se révèle que par cet écrit qui laisse deviner une femme d’une grande érudition ayant mené une réflexion approfondie sur le rôle de la traduction littéraire au sein de la culture française. Son travail se distingue de celui de ses prédécesseurs qui se penchaient sur un auteur en particulier ou qui se consacraient à la (re)traduction des Anciens. Madame de Rochmondet aborde nombre d’enjeux traductionnels qui n’avaient jamais été abordés de manière aussi directe ni, surtout, étudiés en rapport avec une langue moderne, l’anglais. Elle présente ses traductions de morceaux choisis parmi les plus grands auteurs de langue anglaise du XVIIIe siècle, dont Fielding, Sheridan et Swift. Cet ouvrage – à la fois manuel pédagogique, histoire de la langue anglaises, traité de stylistique différentielle et traduction de morceaux choisis – propose une théorie de la traduction littéraire et un vocabulaire original pour la décrire. Déchirée entre l’ancien et le nouveau, entre les imitations qu’elle a lues et les traductions qu’elle aimerait produire, entre l’élégance française et l’énergie anglaise, Madame de Rochmondet est une traductrice d’une étonnante modernité.
Cette réédition de l’ouvrage de Madame de Rochmondet s’accompagne d’un appareil critique réalisé par Benoit Léger qui montre dans son introduction détaillée la position novatrice de cette traductrice, en plus de dresser la bibliographie des traductions et des textes théoriques sur la traduction publiés en France au XIXe siècle.