Les étudiant.e.s du ALN|NT2 sont heureux de vous recevoir pour le speed colloque «Imaginaires de Google» qui aura lieu le 28 avril 2017, dès 9h30, au B-2300. Le speed colloque réunit des chercheurs, des artistes et des penseurs de tous azimuts et sera réparti en deux séances, la première "Quand l'art se joue de Google' et la deuxième, "Biais, dérives et écueils algorithmiques".
Texte de réflexion:
«Nous vivons dans une société de la requête», écrit Geert Lovink en 2008 dans son article « The society of query and the Googlization of our lives », reprenant les propos de l’informaticien Joseph Weizenbaum. Depuis sa création en septembre 1998, le géant Google a transformé nos pratiques de recherche, nos actions quotidiennes sur la toile et notre rapport à l’information. À mi-chemin entre la bibliothèque de Babel et Big Brother, Google prône la démocratisation des outils web, la gestion efficace des données et l’accessibilité à l’information, tout en s’infiltrant dans nos vies et en collectant nos données personnelles. En effet, selon Lovink, les initiatives culturelles de Google (Google Livres, Google Arts et Culture) ne seraient pas motivées par un désir d’archivage et de promotion de la culture, mais plutôt une façon comme une autre de surveiller le comportement de ses utilisateurs.
Ce speed colloque souhaite également réfléchir à la portée symbolique du moteur de recherche sur nos imaginaires. Google, et depuis 2015 le conglomérat Alphabet, s’allient pour propulser et actualiser les grandes utopies transhumanistes du siècle dernier; l’intelligence artificielle prend les formes les plus variées – mentionnons Deep Dream – et l’algorithme s’impose désormais comme la clé de voute d’un système tentaculaire et polyvalent. Aux projets périphériques s’ajoutent des services de plus en plus performants pour visualiser et cartographier le monde et ses milliards d’individus. Google donne à voir le territoire, la planète Terre et dépasse même les attentes en générant des banques d’images monstres pour illustrer chaque concept, chaque idée. Tout semble visible ou accessible sur le réseau, rien n’échappe aux machines de Google.
Sous l’illusion de transparence que véhicule Google et derrière ses interfaces conviviales se cachent des intérêts commerciaux reposant sur la collecte de données. C’est en désirant négocier cette tension entre adoption et contestation du dispositif qu’émergent plusieurs lectures et initiatives critiques, tant individuelles que collectives. Des moteurs de recherche alternatifs ne cessent de voir de jour, des logiciels de protection de données affluent sur le marché, des pirates contrecarrent le bon fonctionnement des plateformes et des artistes interrogent, à coup d’images ou de GIF, la quiétude de nos navigations.