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Le jeune homme en France au XIXe siècle : contours et mutations d'une figure

Author : Guignard Sophie
Date : Nov 30, 2016
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Parution

L'Observatoire de l'imaginaire contemporain et le Centre de recherche Figura sont fiers de présenter le sixième numéro des Cahiers ReMix : «Le jeune homme en France au XIXe siècle: contours et mutations d'une figure».

Cette publication est dirigée par Véronique Cnockaert, Nathanaël Pono et Solène Thomas.

Textes publiés :

Soline ASSELIN. «Les hommes maigres sont de rudes hommes. Étude des fictions viriles dans Le Ventre de Paris»
Patrick BERGERON. «Portrait décadent en jeune homme: considérations autour d'Henri Chambige»
Éric BOULANGER. «La posture de la honte: représentation du jeune homme dans La débâcle d'Émile Zola»
Frederic CANOVAS. «Entre texte et image: déconstruction du masculin dans Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre»
Peggy DAVIS. «Une vie de jeune homme: la satire du calicot»
Catherine OUELLET. «Androgynes de corps et d'esprit: un idéal fin-de-siècle»
Nathanaël PONO. «Tu seras un enfant toute ta vie: l'échec d'une agrégation dans Le Petit Chose d'Alphonse Daudet»

Présentation :

Cette publication numérique fait suite à une journée d’études pluridisciplinaire qui s’est tenue à l’UQAM le 17 avril 2015. Au cours de cette journée, jeunes chercheurs et professeurs d’université se sont interrogés sur les spécificités de la figure du jeune homme au XIXe siècle, dans la littérature comme dans les arts visuels.

La perception du jeune homme selon les époques s’inscrit dans l’histoire des représentations et des constructions sociales. Ainsi que le remarque Anne-Marie Sohn, «le lent processus qui, entre quatorze et vingt-cinq ans, conduit l’adolescent à l’âge d’homme reste encore largement inexploré. Il constitue pourtant une voie d’approche privilégiée pour comprendre les masculinités.» En questionnant les représentations du masculin et de la virilité, la figure du jeune homme rejoint donc le champ des gender studies.

Dans ce cadre d’une telle étude, le XIXe siècle apparaît comme particulièrement riche en mutations; suite à la Révolution française, il consacre en effet «l’emprise maximale de la vertu de virilité», selon la formule d’Alain Corbin. Un système de valeurs, de représentations et de codes masculins s’impose alors avec force. La vogue de la physiologie tend à conforter cette axiologie genrée: l’homme est perçu comme étant «naturellement» prédisposé à la vigueur. Dès l’adolescence, le garçon doit s’endurcir, éprouver sa bravoure et sa résistance dans des rixes, des duels singuliers, consommer alcool et tabac (marqueurs sociaux de la masculinité). Mais en dépit de ce triomphe de la virilité, le XIXe siècle voit aussi se brouiller les frontières entre masculin et féminin; les femmes investissent désormais des espaces familiaux, professionnels et artistiques qui étaient jusque là réservés aux seuls hommes. Elles acquièrent peu à peu le droit de circuler librement, d’aller au café ou au théâtre, de pratiquer une activité sportive, de faire des études. Jusque dans la sphère privée, les nouvelles pratiques du «flirt» jettent un trouble sur la répartition des rôles sexuels.

Les sept études qui suivent se proposent d’analyser les mécanismes de construction sociale et identitaire qui président à l’élaboration de divers «types» de jeunes hommes du XIXe siècle –l’étudiant, le soldat, le calicot, le décadent…– ainsi que les obstacles rencontrés au cours de leur devenir homme. Ce sont tour à tour la littérature, les arts visuels (illustrations, caricatures) mais aussi les champs social et historique qui sont convoqués dans ces essais qui, loin de dresser un portrait type du jeune homme français du XIXe siècle, nous en révèlent l’énigmatique multiplicité.

Participation / Organisation

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