Depuis plus d’une vingtaine d’années, les représentations explicites de la sexualité hors du cadre des productions érotiques/pornographiques se multiplient sur nos écrans de télévision – comme dans plusieurs autres médias culturels (magazines, publicité, cinéma, etc.). Dans Screening Sex. Une histoire de la sexualité sur les écrans américains (2014 [2008]), L. Williams replace la prolifération d’images sexuelles (ou «pornographisation» de la culture contemporaine) dans le cadre d’une histoire sociale et culturelle de la sexualité (p. 11), en lien avec la révolution sexuelle des années 60 et 70, révolution qui «a permis une présence accrue du sexe sur les écrans» (p. 15). Selon I. Brey (2016), le média le plus révolutionnaire pour cette question est la série télévisée et ce sont les sexualités féminines qui sont l’objet principal de cette révolution.
Dans le cadre de nos journées d’études, nous voulons réunir des communications portant sur la représentation de la sexualité des femmes dans des séries télévisées (depuis 2000) dont le personnage principal, ou les personnages principaux, sont des femmes. Nous voulons étudier comment cette représentation d’une part reconduit un certain nombre de normes et de codes, et d’autre part s’emploie à contourner, détourner, subvertir ces mêmes codes afin de redéfinir la place de la sexualité des femmes à la télévision. À ce titre, nous envisageons les séries comme un lieu éthique et politique de reconduction des normes, mais aussi de production de nouvelles normes susceptibles de bouleverser l’ordre établi.
Quel type de corps est représenté? Les personnages féminins font-ils preuve d’agentivité sexuelle? Les scripts sexuels (Gagnon et Simon) relèvent-ils du script hétérosexuel dominant dans les productions télévisuelles ou propose-t-on de nouveaux scripts? Ce sont à ces questions notamment que nous tenterons de répondre lors de ces journées d’études.
Programme
Mardi 14 mai
13h45 - Accueil et mot de bienvenue
14h-16h30 - Scripts sexuels
Présidente de séance: Anne Martine Parent
14h - Stéfany Boisvert (UQAM), La sexualité des femmes dans les séries originales de Netflix: penser le potentiel de (dé)construction des scripts sexuels et des normes de genre à l’ère de la télévision par contournement
14h30 - Noémie Simard (UQAC), Représentation de la sexualité des femmes dans Orange Is the New Black: un nouveau genre de « femmes en prison »
15h - Pause
15h30 - Julie Lavigne (UQAM), La queerisation du mythe de la succube: les scripts de la bisexualité dans Lost Girl.
16h - Sabrina Maiorano (UQAM), Analyse des scripts sexuels dans The L Word: Entre lesbonormativité et zones de résistance.
Mercredi 15 mai
10h30-12h - Violence, agentivité et consentement
Présidente de séance: Martine Delvaux
10h30 - Jennyfer Chapdelaine (UQAM), L’énigme Laura Palmer: identité et subversion des codes
11h - Audrey Deveault (UQAM), «I only make love in my loving bed»: la réappropriation de l’espace comme vecteur d’agentivité sexuelle dans She’s Gotta Have It de Spike Lee
11h30 - Anne Martine Parent (UQAC), Malaise dans la sexualité? Questions d’agentivité et de consentement dans les séries Girls et Marche à l’ombre
14h -Sexualité et pouvoir
Présidente de séance: Julie Lavigne
14h - Andréanne R. Gagné (UQAC), La sexualité des femmes incarcérées dans la série télévisée Unité 9
14h30 -Martine Delvaux (UQAM), I like to be on top. Sexe et politique dans The Handmaid’s Tale
15h - pause
15h30-16h30 - Plénière